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les 25 ans du pontificat de Jean-Paul II

Marie Kindler16 octobre 2003
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Vingt cinq ans de pontificat de Jean-Paul II, un anniversaire largement commenté dans les journaux allemands, qui s'interrogent sur la portée du message du pape.

Il restera dans l'histoire comme le pape de la mondialisation, écrit la Rheinpfalz. Même si la façon dont il conduit son église est contestée, l'œuvre de sa vie ne l'est pas.
Il est confronté à une église dont l'importance sociale diminue constamment, en Europe du moins, constate l'Offenbach Post. La tentation est grande d'adapter la religion aux besoins de la société. Pas de ça pour Jean-Paul II, qui n'hésite pas à ramer à contre-courant pour défendre une foi catholique au delà des courants de pensée. C'est le grand mérite de ce pape, celui d'avoir résisté pour l'Eglise aux lois du marché.
Cela dit, comme le souligne l'Abendzeitung de Munich, ses positions très conservatrices en matière de morale sexuelle, ou sur le rôle des femmes dans l'Eglise se sont souvent heurtées à l'incompréhension des fidèles. Ce n'est pas sous son pontificat que les églises se sont remplies, surtout en Europe.
La Stuttgarter Zeitung parle d'un malentendu tragique : l'image très positive qu'on a du pape n'a rien à voir avec la foi, avec l'engagement religieux de Jean-Paul II.
Pour le Mannheimer Morgen, son engagement pour une culture de la vie a fait de lui la conscience morale du monde. Même s'il n'a pas pu empêcher une seule guerre, le « pape de la paix » n'a pas ménagé ses efforts : Il a joué un rôle dans la révolution pacifique en Pologne. Il a contribué à ce que l'intervention américaine en Irak ne soit pas interprétée comme une croisade de la chrétienté contre l'Islam.
Ce pape nous est étranger, constate la Suddeutsche Zeitung, on a du mal à comprendre cet homme qui ne peut plus marcher, qui a du mal à parler, et qui poursuit sa mission tant que Dieu lui donne vie. Mais c'est cela qui fait sa popularité. Plus que le centralisme autoritaire du Vatican, ou les diatribes contre l'homosexualité, ce qui marque en 2003, c'est sa lutte infatigable pour la justice et contre la guerre d'Irak, la recherche du dialogue entre les religions, la reconnaissance de la responsabilité de l'Eglise dans l'inquisition et les persécutions des juifs. Ce pape émeut, dans un monde où la maladie et la faiblesse sont un tabou. Il personifie une alternative à un monde qui ne connait qu'une super-puissance, que la loi de l'argent, la loi du plus fort. Un monde qui a perdu ses rêves de paix, de progrès et de justice : Ce contraste qu'il oppose au présent vaut la peine qu'on s'y intéresse, conclut la Suddeutsche.