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Les adieux de Jacques Chirac

Aude Gensbittel13 mars 2007

Au bout de douze ans, la France s’apprête à tourner la page de l’ère Chirac. Le président français, âgé de 74 ans, a annoncé dimanche soir qu’il n’avait pas l’intention de se présenter pour un troisième mandat et qu’il se retirait de la vie politique. Deux questions intéressent aujourd’hui les journaux allemands : d’une part, quel bilan tirer des années de présidence de Jacques Chirac, d’autre part comment va se dérouler la course à sa succession.

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Lors d'une allocution télévisée dimanche soir, le président français Jaques Chirac a annoncé son retrait de la vie politique.
Lors d'une allocution télévisée dimanche soir, le président français Jaques Chirac a annoncé son retrait de la vie politique.Image : AP

Adieu Chirac ! titre la Berliner Zeitung. Une ère touche à sa fin, écrit le quotidien, une ère marquée par celui qui tout comme ses prédécesseurs Mitterrand, Giscard d’Estaing et Pompidou, a gouverné le pays comme un monarque. Jacques Chirac se voyait comme le père de la nation. Quel que soit son successeur au mois de mai, la France n’aura pas de nouvelle figure paternelle ou maternelle. Et ce n’est pas plus mal comme ça. Ce dont le pays a besoin, et ce depuis longtemps, c’est d’un président qui se retrousse les manches et avance avec détermination.

En guise d’adieu, une déclaration d’amour, note la Süddeutsche Zeitung. « Cette France que j’aime autant que je vous aime » tels sont les mots du président. Mais le sentiment est-il réciproque ? se demande le journal. Les Français ont dû le supporter pendant douze ans, seul François Mitterrand est resté plus longtemps au palais de l’Elysée. Si ce dernier a laissé le souvenir d’un président engagé pour plus de justice sociale, l’image qui restera de Jacques Chirac dans l’Histoire, entre scandales financiers, réélection à contrecœur contre le candidat d’extrême-droite Jean-Marie Le Pen et opposition à la guerre en Irak, cette image donc, n’est pas encore bien définie.

Pour die Welt, avec l’annonce de Jacques Chirac, la campagne électorale est entrée dans sa phase décisive. Mais les fronts ne sont pas clairs pour autant. Le duel est devenu une lutte à trois, depuis que le centriste François Bayrou rattrape la socialiste Ségolène Royal dans les sondages, et n’est plus qu’à quelques points derrière le candidat du parti au pouvoir UMP, Nicolas Sarkozy. Si l’issue de la course est encore incertaine, une chose en revanche est sûre : le trio Royal-Sarkozy-Bayrou laisse pressentir un changement de génération. Chacun d’entre eux répond à sa manière au vœu de beaucoup de Français de voir des changements politiques fondamentaux.

Les trois candidats promettent le renouveau de la cinquième république, renchérit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, évoquant même des changements constitutionnels sur la répartition des tâches entre le président, le gouvernement et l’assemblée nationale. Mais ils ne sont pas les premiers à vouloir le faire. Seulement voilà : une fois en fonction, tous les présidents, de droite comme de gauche, se sont finalement satisfaits des larges pouvoirs que la cinquième république accorde à son chef d’Etat.