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Les antirétroviraux ou le problème de la résistance

Kathy Sikombe et Sandrine Blanchard24 juillet 2012

La conférence internationale sur le VIH se poursuit, à Washington. Le fléau frappe particulièrement l'Afrique. Si les malades y bénéficient parfois d'un traitement, certains développent une résistance aux médicaments.

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Faire un test pour savoir
Faire un test pour savoirImage : picture-alliance/dpa

Les tabous restent importants autour du VIH (virus de l'immunodéficience humaine), notamment en Afrique. En Zambie, par exemple, l’Organisation mondiale de la santé estime que seuls 14% de la population âgée entre 15 et 49 ans sont sûrs de leur statut sérologique, les 86% restants ne font pas de test de dépistage et ne savent donc pas s’ils sont porteurs de cette maladie, toujours mortelle. Au moins un million de Zambiens sont infectés par le VIH et 400.000 personnes ont besoin d’un traitement antirétroviral (ARV). Au vu de ces proportions, le gouvernement a décidé de permettre un accès gratuit aux ARV.

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Le sida continue de tuer, en Afrique et partout dans le mondeImage : picture-alliance/dpa

Allonger l'espérance de vie à défaut de guérir

En Zambie, ce sont les zones urbaines ou situées le long des grands axes routiers qui sont les plus touchées. Le taux national de prévalence du VIH reste très élevé. Les seuls médicaments, pour l’instant, qui ne permettent certes pas de guérir mais au moins d’allonger l’espérance de vie des malades, ce sont les antirétroviraux.

Le docteur Henry Phiri travaille depuis 2007 à des programmes d’ARV en Zambie et en Namibie. Il confirme l’efficacité des traitements pour réduire la mortalité due au sida : « Les ARV sont très efficaces. Ils diminuent les désagréments liés aux infections que nous appelons "opportunistes", ainsi que le nombre de gens qui meurent à cause du VIH. Par ailleurs, nous savons maintenant que les traitements efficaces diminuent les risques d’infection chez les malades traités qui transmettent aussi moins le VIH. »

Mosambik Aids
La transmission mère-enfant recule dans de nombreux pays, une victoireImage : picture-alliance/dpa

Des résistances aux traitements

Les antirétroviraux ont ainsi changé la vie de Daniel Lungu, qui a attrapé le VIH il y a 22 ans. Mais ce malade a développé une résistance à son premier traitement :
« Je suivais un traitement de première ligne quand, au bout de trois ou quatre ans, mon taux de CD4 s’est remis à chuter de 548 à 98. Les médecins ont fait des analyses et m’ont placé en traitement de deuxième ligne, ce qui a été très efficace dans mon cas. Je suis encore ce traitement. »Racheal Kalapa est chargée de l’information publique et communautaire à Lusaka. Elle rappelle que les ARV ont été un énorme espoir pour les couples zambiens vivant avec le VIH : « Ceux qui voulaient se marier et qui savaient qu’ils étaient séropositifs ont pu se rendre à l’hôpital où ils ont reçu des médicaments et des conseils pour éviter la transmission aux bébés à naître. »

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Le préservatif comme seule protection sûreImage : picture-alliance/dpa

Les fruits de la prévention

Autre source de satisfaction : le taux d’infection des jeunes femmes est en baisse. Ce qui tend à montrer que certaines campagnes de prévention ont porté leurs fruits. Même si trop souvent encore, ce sont les hommes qui prennent la décision ou non d’avoir un rapport protégé, alors que le préservatif reste la seule solution sûre contre la contamination.