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Les Cent Jours d'Angela Merkel

Christophe LASCOMBES28 février 2006

Depuis la fameuse épopée napoléonienne qui a tragiquement pris fin à Waterloo, les Cent Jours sont considérés comme une période de grâce pour tout nouveau gouvernement mais aussi comme l’instant d’un premier bilan. Demain, le premier mars sonnera les Cent Jours la grande coalition rouge-noire sous la direction d’Angela Merkel, la première chancelière de la République fédérale d’Allemagne. L’occasion pour une partie de la presse allemande d’exprimer son scepticisme.

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Sujet de satire pendant le carnaval rhénan, la première chancelière de la RFA est à la veille de son premier bilan politique.
Sujet de satire pendant le carnaval rhénan, la première chancelière de la RFA est à la veille de son premier bilan politique.Image : AP

A l’image du Nordkurier qui doute que la paix dure dans le couple politique formé par le SPD et la CDU/CSU. Non seulement en raison des deux grands chantiers de réforme que sont la Santé et l’Emploi. Les deux grands partis populaires doivent en effet craindre que trop de tendresse politique ne leur ôte toute crédibilité aux yeux des électeurs.

La Stuttgarter Zeitung estime que le SPD est le grand souci de la chancelière. En effet, quel que soit le résultat des prochaines élections régionales, un parti comme le SPD dont l’instinct de pouvoir est tout aussi marqué que sa passion pour les programmes a besoin à sa tête d’un leader incontestable. Ce leader, Matthias Platzcek qui n’est ni au gouvernement ni au Parlement, ne le sera jamais, malgré toutes ces qualités.

Pour la Lausitzer Rundschau, le rôle de l’opposition au cours de ces Cent Jours est plus que jamais inexistant. Cela n’est pas uniquement dû à la difficulté naturelle de s’imposer contre la majorité écrasante des députés coalitionnaires SPD et CDU. Après tout, ceux qui ne gouvernent pas aujourd’hui ont été les vainqueurs d’hier et représentent ensemble plus d’un quart de la population. En vérité, et le débat actuel lancé sur les activités des services secrets en Irak sous la coalition rouge-verte le démontre de manière éclatante, les Verts comme le FDP se trouvent actuellement en pleine crise identitaire.

La critique de l’Augsburger Allgemeine s’adresse à la « politique des petits pas » de la chancelière. Cette grande coalition, agissant sans ligne politique claire, n’a pas encore osé prendre position sur les vrais dossiers brûlants. L’heure venue, et la crise de l’état social ne supporte plus d’attentisme, cette politique des petits pas et la recherche du plus petit dénominateur commun ne sauront plus suffire. La grande coalition aura besoin de courage et de force pour affronter une adversité farouche.

La Tageszeitung par contre, souligne le bilan intermédiaire positif de Sigmar Gabriel, le nouveau Ministre de l’Environnement. Certes, il avoue lui-même bénéficier de conditions de cohabitation plus favorables que Jürgen Trittin, son prédécesseur. En outre, dans le contexte Economie, Travail, Environnement, le poids de ce dernier est devenu plus considérable. Toutefois, avec la fin des travaux du « Puits Conrad », le futur site d’entreposage des déchets nucléaires, le nouveau chéri des fédérations écologistes n’a pas encore subi de véritable baptême du feu. Rendez-vous est donc pris début juillet pour le sommet organisé par Angela Merkel sur l’avenir du nucléaire en Allemagne, conclut le quotidien.