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Les coalitions de gauche tiennent la route

Yann Durand18 septembre 2006

Outre la victoire du SPD à Berlin et en Mecklenbourg-Poméranie occidentale, les élections régionales ont confirmé que le modèle de la coalition rouge-rouge est viable. C’est ce que relèvent uni sono les commentaires de la presse allemande ; non sans évoquer le faible taux de participation qui a favorisé la percée de l’extrême droite.

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Klaus Wowereit peut se réjouir: il reste maire de Berlin
Klaus Wowereit peut se réjouir: il reste maire de BerlinImage : AP

Cela ne fait pas de doute pour la Frankfurter Rundschau : les élections ont un net vainqueur : Klaus Wowereit. Le maire de Berlin, il y a cinq ans, a redoré le blason du PDS en instaurant un gouvernement rouge-rouge. Hier il s’est vu, sans équivoque, confirmé dans ses fonctions. L’autre gagnant l’a été, en revanche, de justesse. Harald Ringstorff qui, lui aussi allié au PDS depuis 2001, peut continuer à gouverner dans cette constellation, malgré les pertes dramatiques du SPD dans le nord. L’enseignement principal de ce scrutin, conclut le quotidien, est donc que rouge-rouge fonctionne, certes avec des frictions comme les autres coalitions, mais tout de même.

Même son de cloche dans la Franfurter Allgemeine Zeitung. Le SPD peut être satisfait en dépit de son recul en Mecklenbourg-Poméranie, tandis qu’à nouveau, la CDU n’a pu tirer profit de la faiblesse des sociaux-démocrates. Un échec historique à Berlin et une déception à Schwerin qui, selon le journal conservateur, ravivent la question déjà émergente après la défaite aux régionales en Rhénanie-Palatinat : on se demande si la CDU, que ce soit dans l’opposition à l’échelle régionale ou en tant que parti au pouvoir, propose le bon programme.

Autre part en Europe on élit aussi des extrémistes de droite dans les parlements. Peut-on donc s’apaiser du fait que les perversions politiques ne soient pas une spécialité allemande ? s’interroge la Süddeutsche Zeitung. Selon le journal, ce serait une consolation si toutefois l’Allemagne, eu égard aux crimes nazis, n’était pas dans la situation d’un ancien alcoolique qui reprend la bouteille. Et de constater qu’il est problématique de se cantonner à l’attente de voir les néonazis se perdre dans leur propre bêtise.

Les non votants doivent être au centre du débat, revendique la Tageszeitung de Berlin. On a pris l’habitude de les estampiller apolitiques mais, tout bien considéré, ce reproche s’apparente souvent à un cliché. Il s’est bien fourvoyé, celui qui à Berlin, par exemple, attendait de la coalition rouge-rouge une politique de gauche. Et l’explication selon laquelle elle est impossible dans un tel contexte équivaut à un aveu d’incapacité ou de volonté contraire. Quel est le plus apolitique ? Cet aveu ou rester à la maison le jour du scrutin ?