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Les euro-bonds sont-ils la solution ?

16 août 2011

La création d'obligations européennes ne devaient pas être au menu du sommet franco-allemand, cet après-midi à Paris. Berlin reste opposée à ces titres communs comme frein à la crise de la dette européenne.

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Image : picture alliance/chromorange

En Une de la tageszeitung, un clin d'œil au célèbre agent secret britannique, rebaptisé pour l'occasion "My name is Bond, Euro Bond". Le titre du film : il ne faut "jamais dire jamais". Selon le journal, seules les euro-obligations pourront mettre fin à l'hystérie des marchés financiers. La Banque centrale européenne, en effet, vient de débourser une somme inédite - 22 milliards d'euros - pour racheter des obligations d'Etat. Mais rien ne garantit que les marchés n'auront pas, bientôt, un nouvel accès de panique.

Euro DM im Vergleich
Le retour au deutschmark n'est pas souhaitable pour les exportations allemandesImage : AP

Est-ce du désarroi ou de la bêtise ? demande la Frankfurter Allgemeine Zeitung à ceux qui réclament à cor et à cri l'instauration des euro-bonds. Ces obligations européennes, explique le journal, permettraient aux pays les plus faibles de profiter de la bonne réputation des plus forts et de s'endetter à des taux moins élevés qu'avec leurs obligations d'Etat. Les bons payeurs, eux, verraient leurs taux d'emprunt augmenter. Conséquence, selon la FAZ : la valse des déficits publics continuerait dans la zone euro, l'assainissement des finances des Etats endettés serait reporté aux calendes grecques. Les marchés, eux, perdraient de nouveau confiance.

Sans l'attitude ferme de l'Allemagne, écrit la Süddeutsche Zeitung, l'Union monétaire européenne serait devenue depuis longtemps une simple union de transfert dans laquelle les uns payeraient pour les erreurs des autres. Mais la crise de la dette, qui touchait jusqu'à maintenant des pays marginaux de l'Union - Grèce, Portugal, Irlande - s'étend de plus en plus. Il ne suffit plus d'isoler les pays et de les soigner un par un. Pour le journal, c'est bien d'un programme de vaccination général dont a besoin la zone euro. Et cela passe par la création d'obligations communes associée à un renforcement du pacte de stabilité et de croissance, afin d'empêcher certains pays de continuer à s'endetter sur le dos des autres. L'Allemagne, conclut la SZ, a tout à y gagner car si l'Union monétaire implosait - ce qui n'est plus exclu - elle serait la grande perdante avec son Deutschmark trop fort.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sébastien Martineau