Les grèves en Allemagne

Rien ne va plus dans les crèches, les hôpitaux ou les administrations. Idem pour le service de ramassage de poubelles ou les transports en communs, suspendus dans plusieurs villes.

A l’origine de cette paralysie générale : la grogne des salariés du secteur public. A l’appel de syndicats verdi et dbb, ils réclament 8 % d’augmentation de salaire. L’Etat fédéral et les communes proposent 5 % de plus répartis sur deux années.

Les fonctionnaires ne sont pas les seuls à exprimer leur colère. Les policiers se sont joints au mouvement. Alors que le conflit entre la Deutsche Bahn et le syndicat des conducteurs de train, conflit qui semblait réglé risque de reprendre la semaine prochaine.

Après des années de retenue salariale et quel que soit le patron, les salariés demandent donc une augmentation substantielle de leur fiche de paye. Voilà pourquoi, les revendications des grévistes reçoivent pour l’instant le soutien d’une grande partie de la population.

Les syndicats le savent, ils en profitent pour pousser les employeurs dans leurs retranchements, inaugurant par là un nouveau style de négociation qu’on ne leur connaissait pas.

Considérée jusqu’à présent comme l’ultime moyen de pression quand toutes les autres tentatives d’accord avaient échoué, la grève fait son apparition dans le paysage social allemand. Ainsi dans la fonction publique , il ne s’agit ni plus ni moins qu’une grève d’avertissement, les négociations avec les employeurs sont encore en cours.

Mais l’enjeu n’est pas uniquement salarial. Pour les grands syndicats traditionnels tels Verdi, le bras de fer actuel permet de se repositionner dans l’éventail toujours plus large de syndicats et donc de retenir les adhérents qui seraient tentés de créer leur propre représentation syndicale. Les pilotes d’avion, les médecins hospitaliers ont donné l’exemple, les conducteurs de train sont en passe de faire de même.