Les grands titres de la presse allemande

La Tageszeitung commente la venue du Dalaï Lama en Allemagne. Angela Merkel recevait déjà le Dalaï Lama l'année dernière sans se préoccuper de la Chine, puissance émergente. C'était un geste qui semblait prouver que les droits de l'homme étaient à nouveaux pris en compte dans la politique étrangère depuis l'arrivée au pouvoir de la chancelière. Mais ce n'est pas si simple, poursuit le journal. Sa politique extérieure s'oriente vers les intérêts de son pays, c'est ce que l'on constate avec la Russie. Et surtout l'enthousiasme d'Angela Merkel pour les droits de l'homme a des limites idéologiques. Elle est actuellement en Amérique Latine où elle boude les démocraties de gauche, sauf le Brésil, pays important au niveau économique. Pas de visite en Uruguay, Bolivie, Equateur, Argentine ou au Chili.

Les rencontres du Dalaï Lama avec des membres de gouvernement sont si rares, qu'à chaque fois a lieu une cérémonie officielle, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La ministre de la Coopération et du Développement Heidemarie Wieczorek-Zeul se réjouit d'accueillir le chef spirituel tibétain. Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères et chef adjoint du parti social-démocrate, a, lui, fermement refusé de le rencontrer. Celui-ci assume le fait que son attitude par rapport à la Chine frise la sournoiserie. Dans les faits, écrit la FAZ, le ministre adopte la position de Pékin, qui a qualifié le Dalaï Lama de dangereux « diviseur » pour le pays. Les personnes averties savent que c'est faux.

« Rira bien qui rira le dernier », titre die Welt : Hillary Clinton veut se battre jusqu'à la fin. Etait-ce le début d'un Come-back surréel, comme le couple Clinton a pu le vivre si souvent ? Ou bien était-ce un dernier hourra. Depuis que Bill Clinton a perdu les réélections en Arkansas en 1980, ils ont tous deux retourné pas mal de situations désespérées, bien que des amis du parti ou des journalistes leur conseillaient d'abandonner. Hillary Clinton a tenu le cap à chaque fois et elle a eu raison. La ténacité fait partie de son équipement de base.

La Süddeutsche Zeitung, enfin, s'intéresse la ville de Jaipur, dans le nord-ouest de l'Inde. Surnommée « Pink City », ville rose, pour la couleur de ses murs, elle est devenu le théâtre d'un bain de sang. La capitale du Rajasthan qui n'est pas considéré par les services secrets comme un lieu à risques pour les attentats, entre maintenant dans la longue liste des lieux frappés par les bombes. Certes, constate le quotidien, la situation en Inde n'est pas comparable avec celles de l'Afghanistan ou de l'Irak. Mais ici aussi des centaines de personnes ont été tuées ces dernières années par nombre d'attaques terroristes. La SZ parle d'un fort potentiel de conflit dans le sub-continent indien. Si la situation s'enflamme entre l'Inde et le Pakistan, cela pourrait mener à une issue fatale.