Les gros titres de la presse allemande
7 mai 2008
En première page de la Tageszeitung: la photo d'un groupe d'habitants de Rangoon qui attendent une distribution d'eau. Dans la ville, l'approvisionnement en eau et en électricité ne fonctionne plus, les denrées alimentaires et l'essence commencent à manquer. La junte aggrave la catastrophe, titre le journal. Après le passage du cyclone en Birmanie, le nombre de victimes augmente, des millions de personnes se retrouvent sans abri et sans eau. Et pourtant le gouvernement birman ne laisse entrer les humanitaires qu'à contrecœur et n'a repoussé le référendum prévu que dans quelques régions.
Die Welt publie de son côté des vues satellitaires de la Birmanie, avant et après le passage du cyclone, où l'on peut voir nettement l'étendue des inondations dans le sud du pays. Selon le service météorologique de l'Inde, les conséquences dramatiques du cyclone auraient pu être évitées, rapporte le quotidien. 48 heures avant que Nargis ne s'abatte sur le pays, l'Inde a en effet fourni aux autorités birmanes des informations sur le point d'impact et la force du cyclone.
Pour la Süddeutsche Zeitung, le cyclone, au-delà des morts et de la destruction qu'il a causés, pourrait aussi transformer la scène politique birmane. Si l'armée se révélait incapable de maitriser la situation, alors il serait évident aux yeux de tous que ce n'est pas à elle de diriger le pays. De plus, il semble que le pays s'apprête pour la première fois à s'ouvrir quelque peu et à laisser entrer un nombre considérable d'humanitaires venus de l'étranger. Un indice qui montre que les fondements du pays sont en train d'évoluer.
Un pays sous-développé est frappé par un terrible cyclone, écrit la Frankurter Allgemeine Zeitung, des dizaines de millier de personnes trouvent la mort et des régions entières sont dévastées. Dans ces conditions, tout gouvernement raisonnable aurait immédiatement concentré toute son action sur le secours aux sinistrés et la réparation des dégâts. Mais en Birmanie les choses fonctionnent différemment. Les autorités commencent à récolter les premiers votes sur le projet d'une nouvelle constitution alors que le référendum n'est prévu que samedi. Les résultats officiels reflèteront-ils vraiment l'opinion de la population ? On peut en douter.