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Les gros titres de la presse allemande

Le Touze-Schmitz, Anne21 mai 2008

Après des semaines d'atermoiement, les députés allemands ont finalement renoncé à s'accorder une augmentation de leurs émoluments.

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Le parlement allemandImage : picture-alliance/ dpa

L'annonce d'une hausse progressive des indemnités parlementaires avait suscité une vive polémique, aussi bien dans l'opinion publique que chez de nombreux députés. Ce matin, les journaux allemands commentent largement ce coup manqué.


Nos députés avaient tout bien imaginé, écrit la Bild-Zeitung, le journal populaire le plus lu en Allemagne. D'abord une petite augmentation, suivie de deux autres un peu plus tard. Le tout bien emballé sous le prétexte de respecter la convention collective des fonctionnaires. Mais la pression de la base a été trop grande et le chef du SPD Peter Struck a dû actionner le frein d'urgence et stopper le projet avec son collègue conservateur Volker Kauder. Et c'est une bonne chose, conclut le journal.


Petite pique de la tageszeitung envers ses confrères de la presse populaire: contrairement à ce que se plaisent à affirmer certains journaux "de boulevard", écrit le quotidien, le projet de hausse des indemnités parlementaires n'avait rien à voir avec un quelconque appât du gain de la part des députés. Les indemnités n'ont pas été augmentées depuis 2003 et elles sont même en-dessous du taux d'inflation depuis dix ans. Cela dit, poursuit la taz, les partenaires de la coalition ont manifestement oublié que le niveau de leurs émoluments est toujours un sujet sensible. Comment ont-ils pu croire une seconde pouvoir faire passer une augmentation de 16% au moment où les grands sujets de société sont le salaire minimum et la pauvreté des personnes âgées ?


Peter Struck
Peter Struck, le chef du groupe parlementaire social-démocrate au BundestagImage : AP

Die Welt relève un problème interne au SPD. La direction du groupe social-démocrate a mal interprété la position de ses propres députés. Il incombait à Peter Struck, le chef du groupe parlementaire au Bundestag, de prendre la température au sein de ses troupes avant de proposer un tel projet, dont le succès dépendait essentiellement de la manière dont il était présenté à la population.


La Süddeutsche Zeitung, enfin, estime que les parlementaires sont en droit d'être augmentés. A deux conditions: la suppression de leurs avantages fiscaux et la prise en charge de leur assurance-vieillesse, à l'instar de leurs électeurs. Ce sera la tâche du prochain Parlement. S'il réussit à proposer une réforme dans laquelle les députés paieraient eux-même pour leur retraite et recevraient une indemnité à cinq chiffres au lieu des quatre actuels, il mérite des appplaudissements et non des cris d'indignation.