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Les Nubas souffrent entre les deux Soudan

Bob Barry8 août 2012

Depuis l'indépendance du Soudan du Sud, les populations installées dans les monts Nuba, à la frontière entre les deux Soudan, sont constamment exposées aux tirs croisés des forces en conflit.

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Image : Reuters

Dans la chorale de l'église catholique de Gidel, dans les monts Nuba au Soudan, des jeunes gens chantent avec concentration. Ils suivent de très près les gestes du chef de chorale. Pour une fois, leurs yeux ne fixent pas le ciel. D'habitude, les regards des Nubas sont perpétuellement à la recherche des avions de guerre de type Mig 29 ou des avions de transport humanitaires.

Depuis juin dernier, le président soudanais Omar el-Béchir n'hésite pas à faire voler ses avions de guerre au-dessus de ses propres populations. Une terreur quasi-permanente pousse les membres de la chorale à chanter la paix de Dieu, explique Babaras Kuku, représentant rebelle dans le gouvernement de Gidel :

« J’essaie de trouver une solution aux problèmes qui se posent à ces personnes. Beaucoup d’entre elles veulent aller à Yida, juste dernière la frontière du Soudan du Sud. D’autres veulent aller encore plus loin vers le sud, ou vers le Kenya ou n’importe où. »L'hôpital du diocèse est débordé

Süd Sudan Präsident Salva Kiir
Salva Kiir, le président du Soudan du SudImage : picture-alliance/dpa

Dans les monts Nuba, la vie est extrêmement difficile. Les bombardements visent directement les populations civiles. La plupart des blessés graves sont admis à l'hôpital du diocèse de Gidel. Trois cents lits ont été disposés dans un bâtiment construit pour en accueillir 80. Dans l'un des lits est couchée Malda, 22 ans. Elle souffre de blessures graves au visage, aux bras et aux jambes.

« J’ai été touchée par une bombe, raconte-t-elle. J’étais dans ma case quand l’avion est arrivé. Mes enfants et moi avons essayé de nous cacher. Mais c’était trop tard. Nous étions cinq : j’avais mes deux enfants avec moi et deux autres femmes étaient aussi présentes sur place. Mes enfants et une femme sont morts immédiatement. »Dans l'autre station, qui accueille les enfants, se trouve Cholda, 8 ans. Elle a été brûlée au troisième degré. La peau qui recouvre ses os a été calcinée. Non loin d'elle, Daniel Oumar, âgé de 15 ans. Lui a perdu ses deux mains et il n'est pas le seul. Ici les victimes de la guerre sont nombreuses et en souffrent de diverses façons.