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Les pro-Morsi se mobilisent en Égypte

La rédaction (avec agences)5 juillet 2013

Deux jours après le renversement de Mohamed Morsi, les partisans du président déchu protestent contre ce qu'ils qualifient de "coup d'État militaire" contre un président démocratiquement élu.

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Les partisans du président déchu n'ont pas dit leur dernier mot
Les partisans du président déchu n'ont pas dit leur dernier motImage : Reuters

Regroupées au sein du "Front national de défense de la légitimité", les principales forces islamistes du pays ont appelé les partisans de Mohamed Morsi à manifester en masse et "pacifiquement" pour un "vendredi du refus". Des milliers d'Égyptiens ont suivi cet appel, notamment au Caire, où notre correspondant Ahmed Sami a suivi les manifestations.

Les militaires continuent de montrer leur présence
Les militaires continuent de montrer leur présenceImage : Reuters

Les partisans du président déchu dénoncent à la fois "le coup d'Etat militaire" et la vague d'arrestations qui a suivi au sein des Frères musulmans, le mouvement dont il est issu. Alors que la tension était palpable au Caire, ce matin, les arrestations de masse des membres et sympathisants de la confréreie inquiètent plusieurs ONG de défense des droits de l'Homme. Navi Pillay, la Haut Commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies, appelle au respect des libertés fondamentales pour tous les Egyptiens.

L'UA suspend l'Égypte

Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) a suspendu la participation de l'Egypte à l'organisation panafricaine. L'UA a pour politique de suspendre tout Etat-membre où se produit un "changement inconstitutionnel de pouvoir". Cette mesure vaut généralement jusqu'au retour à l'ordre constitutionnel. "Le Conseil a décidé de suspendre la participation de l'Egypte aux activités de l'UA", a déclaré à la presse le secrétaire du Conseil de paix et de sécurité, Admore Kambudzi, à l'issue de plus de trois heures de réunion, à Addis Abeba.

Au début de la réunion, l'ambassadeur égyptien auprès de l'UA, Mohamed Edrees, avait tenté de convaincre le Conseil de ne pas suspendre son pays, arguant que l'armée n'avait fait que répondre à l'appel du peuple égyptien et que le renversement de M. Morsi n'était que la suite de la révolution populaire ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir en février 2011. L'Égypte n'avait alors pas été suspendue de l'organisation.

Echec de l'islam politique ?

La crise économique était au coeur de la contestation populaire qui a mené à la destitution, par l'armée, du gouvernement islamiste dirigé par Mohamed Morsi. Mais peut-on déjà parler d'un échec de l'islam politique en Egypte ? C'est l'une des questions qu'a posées Philippe Pognan au journaliste et politologue allemand Thomas Hasel, spécialiste de l'Afrique du Nord à l'Institut Otto Suhr de l'Université Libre de Berlin.

La situation économique est catastrophique depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011
La situation économique est catastrophique depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011Image : Getty Images

Démission du procureur général

Par ailleurs, le procureur général égyptien a annoncé qu'il allait démissionner, quelques jours seulement après sa réintégration à ce poste. Abdel Méguid Mahmoud, qui avait été nommé sous Hosni Moubarak, avait été démis en novembre 2012 par le président Morsi. Une décision de justice avait ordonné cette semaine sa réintégration.

Tensions dans le Sinaï

Dans ce contexte, les autorités égyptiennes ont fermé le point de passage de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, en raison d'attaques lancées dans le Sinaï. Un soldat égyptien a été tué et deux autres blessés dans des attaques simultanées de militants islamistes contre des postes de police et militaire.

Les islamistes radicaux se servent de la région nord de la péninsule, peu peuplée, comme d'un tremplin pour attaquer les forces de sécurité et Israël. Plusieurs islamistes ont publiquement menacé de commettre des violences en représailles à l'éviction du pouvoir de l'ex-président Mohamed Morsi mercredi après des manifestations massives.