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Les proches de Gbagbo attendent toujours d'être jugés

Julien Adayé11 avril 2013

Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo et plusieurs de ses proches collaborateurs et partisans étaient arrêtés. Entre temps, l'ex-président ivoirien est jugé à la Haye mais qu'en est-il des détenus restés en Côte d'Ivoire ?

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Image : picture-alliance/dpa

Après deux semaines de guerre acharnée à Abidjan, Laurent Gbagbo et ses proches sont finalement arrêtés le 11 avril 2011. Ces arrestations sont rendues possibles par l'intervention des casques bleus de l'Onuci et des militaires de l'armée française qui ont neutralisé l'armement lourd des forces pro-Gbagbo en bombardant les abords de la résidence présidentielle. Elles marquent la fin d'une crise postélectorale qui aura fait officiellement 3.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés et de déplacés.

Procédures qui durent

Depuis deux ans, ces personnalités proches de l'ancien régime sont en prison à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan et dans plusieurs maisons de détention de l'intérieur du pays, sans savoir quand est-ce qu'ils seront conduits devant un juge. Pourquoi les procédures sont-elles bloquées ? La réponse de Maître Jean Sesse Bougnon, l'un des avocats chargés de la défense :

« On a pris un certain nombre d'Infractions qu'on a listées et qu'on a collées à tout le monde. Les faits matériels qui donnent lieu à ces infractions ne leur ont pas été signifiés. On a l'impression que c'est maintenant qu'on est en train de chercher des faits à coller à ces infractions. »

Justice partiale ?

Den Haag Elfenbeinküste Präsident Laurent Gbagbo vor Gericht Dezember 2011
Laurent Gbagbo est détenu depuis fin 2011 à La Haye. La CPI le soupçonne de crimes contre l'humanitéImage : dapd

Tous les rapports des organisations des droits de l'homme attestent que des crimes et des exactions ont été commis par les deux camps en faction lors de la crise postélectorale en Côte d'Ivoire. Mais beaucoup d'observateurs ne comprennent pas pourquoi jusqu'à présent, seuls les partisans de l'ex-président sont inquiétés. René Légré président de la Ligue Ivoirienne des droits de l'homme demande que la justice soit impartiale et équitable pour tous. Il réclame également une accélération de la procédure en cours contre les pro-Gbagbo.

« Nous estimons qu'il s'impose aux autorités judiciaires d'accélérer les procédures, pour que l'on comprenne, à la faveur de procès justes et équitables, qui a fait quoi. Les détenir sans les juger pendant deux ans nous paraît une insuffisance dans les procédures que l'on devrait corriger rapidement. »

Selon plusieurs observateurs, la détention de ces hommes ne se justifie pas dans la mesure où, s'ils étaient en liberté provisoire, ils pourraient tout de même répondre aux convocations du juge. Selon des sources proches du dossier, il n'y a que la haine des pro-Gbagbo qui justifie cet état de choses.

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