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Les réseaux sociaux, soupapes des Iraniens

18 mai 2017

En Iran, une certaine liberté de ton a caractérisé la période pré-électorale. Les médias sociaux jouent un rôle particulièrement important : les internautes y formulent des critiques et expriment leurs attentes.

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Iran Rede von Hassan Rohani in Mashhad
Image : Khabar Online

'Nous voudrions avoir une interaction constructive avec le monde' (H. Rohani) - MP3-Stereo

Non seulement les électeurs iraniens, mais aussi les candidats utilisent les réseaux pour mobiliser la foule derrière eux. Ceci est bien vu par le guide iranien, l'Ayatollah Hamenei qui a récemment appelé les Iraniens à se rendre massivement aux urnes le 19 mai. Une forte participation ferait du bien au système politique iranien dans son ensemble, avait alors espéré le leader religieux. Certains internautes n'hésitent pas à braver le régime autoritaire iranien avec des critiques cinglantes. Mais malgré cette colère, à chaque élection, le taux de participation n'est pas négligeable. Pourquoi de si nombreux Iraniens vont-ils voter ?

Saeed Paivandi est professeur de sociologie à l'Université de Nancy en France : "Le comportement de la société iranienne dépend beaucoup de l'importance qu'elle accorde au scrutin en question. Voilà pourquoi la participation est parfois forte, parfois plutôt basse. Le degré d'espoir suscité par le vote à venir joue un grand rôle. Par exemple, il y a quatre ans, le président Rohani avait promis de mettre fin à la querelle autour du programme nucléaire et sortir le pays de l'isolationnisme. Le taux de participation était alors de 73%. Très élevé. Les gens pensent, qu'ils peuvent aider le candidat qui ne va pas rendre la situation plus mauvaise ou bien même celui qui va apporter un changement positif."

Rohani contre Raisi

Le concurrent le plus sérieux de Hassan Rohani : Ebrahim Raisi
Le concurrent le plus sérieux de Hassan Rohani : Ebrahim RaisiImage : Reuters/Tima

L'élection se joue entre deux personnages politiques du pays. Le président Hassan Rohani, âgé de 68 ans fait figure de candidat le mieux placé. Même s'il n'a pas tenu toutes ses promesses électorales en faveur des libertés politiques et des femmes, Monsieur Rohani jouit encore de beaucoup de soutien parmi les jeunes et les intellectuels en milieu urbain. Son rival est le conservateur Ebrahim Raisi, 57 ans, un fidèle proche de l'Ayatollah Hamenei.

Quant aux relations de l'Iran avec le monde extérieur, elles ne manqueront pas d'influencer le scrutin. Réputé modéré, Hassan Rohani utilise volontiers cette image pour mobiliser ses supporteurs : "Ce vendredi, notre nation décidera si elle veut continuer avec le cours de la pacification ou avec celui de la tension. Nous n'allons pas laisser l'Iran s'isoler une fois de plus. Nous voudrions avoir une interaction constructive avec le monde".

Rohani a reçu le soutien de l'ex-président réformateur Mohammed Khatami qui a appelé à voter pour lui. L'élection est analysée comme étant un référendum après la politique de rapprochement du pouvoir Rohani vers le reste du monde.

 

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum