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Les technocrates ont la cote en Europe

11 novembre 2011

Un sujet majeur à la Une des quotidiens : la nomination de Lucas Papademos comme Premier ministre en Grèce. L'ancien vice-président de la Banque centrale européenne doit remettre le pays sur les rails.

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Lucas PapademosImage : dapd

Papademos est le meilleur candidat pour un gouvernement d'union nationale, estime le Handelsblatt. Il a été, certes, conseiller du Premier ministre sortant Georges Papandréou, mais il n'est pas membre du Pasok, son parti. Il est donc indépendant face aux deux partenaires de coalition du nouveau gouvernement de transistion composé des socialistes et des conservateurs. Mais surtout, souligne le quotidien économique, l'ancien vice-président de la Banque centrale européenne dispose d'un carnet d'adresses bien fourni. Cela ne peut que servir la Grèce.

Griechenland Finanzkrise George Papandreou zurückgetreten
George Papandréou, victime collatérale de la crise grecqueImage : dapd

La tâche est colossale, annonce la Frankfurter Allgemeine Zeitung. L'année prochaine, la dette grecque pourrait atteindre 200% du produit intérieur brut. En acceptant de prendre les rênes du pays dans un moment pareil, Lucas Papademos montre sa carrure d'homme d'Etat. Car le gouvernement de transition va devoir à la fois empêcher la faillite, regagner la confiance de la population et redresser l'économie. Pour résumer : un travail herculéen.

La tageszeitung souligne l'avènement d'une nouvelle ère politique en Europe : celle des technocrates. En Grèce, mais aussi en Italie, où l'économiste et ancien commissaire européen Mario Monti est pressenti pour succéder à Silvio Berlusconi, seuls des « experts » sont désormais considérés comme capables de rétablir la confiance. Pour la taz, cet engouement pour l'« expertocratie » est comparable au populisme, dans le sens où le rejet du « politique » est l'argument principal. Autre problème : le choix des deux technocrates n'a pas été guidé par les citoyens mais dicté par les marchés financiers.

Italien Mario Monti
Mario Monti, successeur de Berlusconi en Italie ?Image : dapd

Malgré les espoirs que suscitent en Europe Lucas Papademos et Mario Monti, ce ne sont pas eux qui vont déterminer le destin de l'euro, prévient la Süddeutsche Zeitung. Les gouvernements européens disposent malheureusement de peu de temps face aux réactions imprévisibles des marchés financiers. Les problèmes de l'Italie vont obliger l'Europe à faire un choix : défendre sa monnaie unique ou l'abandonner. Pour le journal, seule une implication massive de la Banque centrale européenne est susceptible de sauver l'euro face aux spéculateurs. Sur sa caricature, la Süddeutsche Zeitung montre un embouteillage de brancards aux portes d'une salle d'opération. Le Portugal, l'Italie, la Belgique, la Pologne ou encore Malte attendent leur tour. Sur le plan de service, deux noms : Merkel et Sarkozy.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sébastien Martineau