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Les évêques tchadiens appellent à un référendum

Blaise Dariustone
21 avril 2018

Au Tchad, l’opposition politique et la société civile saluent la position des évêques face au projet de modification de la constitution. Ils estiment en effet que ce projet risque de diviser les tchadiens.

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Tschad N’Djamena Treffen der Zivilgesellschaft
Image : DW/Dariustone Blaise

Selon les évêques tchadiens, un changement fondamental de cette nature devrait se faire dans le respect de la constitution citant l’article 224 de l’actuelle constitution du Tchad qui dit que "la révision de la constitution est approuvée par référendum". 

Les évêques notent également qu’en plus de la divergence dans la classe politique sur ce projet, une grande partie de la population ignore complètement ce qui se passe.

Ce qui risque de fausser les règles du jeu démocratique et créer une division entre les citoyens. "L’église étant  une institution, au même titre que les autres religions, doit avoir la voix au chapitre lorsqu’il s’agit des grandes questions de notre République, comme la question de l’adoption de cette  nouvelle constitution. Donc je pense véritablement que c’est une position responsable et réfléchie. La légitimité de l’Assemblée nationale qui va adopter cette constitution n’existe plus. Donc en lui octroyant le droit de voter ce texte en lieu et place du peuple qui doit le faire par référendum, on usurpe un droit au peuple tchadien ", a réagi Beral Mbaikou, député de l’opposition qui salue la réaction des évêques est justifiée.

Même réaction du coté de la société civile. "Cette sortie médiatique des évêques vient renforcer tout ce qu’on a dénoncé par rapport à cette modification de la constitution, notamment le fameux forum qui a eu lieu. Le président Deby s’est appuyé longtemps sur les religieux pour asseoir son pouvoir d’une manière ou d’une autre. Et cette fois-ci, l’église catholique est sortie de son mutisme pour alerter le pouvoir. On encourage vivement le clergé à amorcer une nouvelle étape par rapport à cette déclaration et que tout le monde puisse être vent débout contre ce projet de modification de la constitution qui n’arrange pas le Tchad", estime Sosthene Mbernodji, coordonnateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés, le MCPL.

Réaction de N'Djamena

Le gouvernement tchadien a réagit à la déclaration des évêques au cours d'un point de presse ce samedi à  Ndjamena. Mariam Mahamat Nour, la ministre secrétaire général du gouvernement, chargée des réformes a indiqué que la déclaration des évêques est infondée, cette dernière est une lecture erronée de la constitution en vigueur mais  elle jette également les germes de graves division entre tchadiens. Pour la ministre, l'adoption de la constitution de la 4e République par l'assemblée nationale est belle et bien légitime conformement à  la constitution de 1996 qui  stipule que seul le président de la République est habilité à décider de la tenue d'un référendum. Le gouvernement tchadien appelle les religieux à la retenue.

"Le président de la République est le seul habilité à décider de la tenue d'un référendum" (Mariam Mahamat Nour)