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L'Etat islamique progresse à Kobané

Gaelle Henry8 octobre 2014

La ville syrienne de Kobané, près de la frontière turque, est sur le point de tomber aux mains de l'Etat islamique, malgré les frappes aériennes de la coalition internationale jugées insuffisantes par les Kurdes.

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Deux drapeaux noirs de l'Etat islamique flottaient toujours à l'est de la ville, où l'EI a effectué une percée lundi.
Deux drapeaux noirs de l'Etat islamique flottaient toujours à l'est de la ville, où l'EI a effectué une percée lundi.Image : REUTERS/U. Bektas

Des combats de rue opposaient mardi les djihadistes aux forces kurdes dans plusieurs quartiers de la ville de Kobane, en passe de tomber sous le contrôle de l'Etat islamique.

L'étau se resserre autour de la ville de Kobané, en Syrie. L'Etat islamique (EI) est entré lundi dans cette ville frontalière avec la Turquie et a déjà conquis trois districts dans l'est de la ville, après des combats de rue acharnés contre les combattants kurdes. Les djihadistes ont également progressé au sud-ouest de la ville. L'objectif du groupe islamiste est stratégique : en s'emparant de la troisième ville kurde de Syrie, il s'assurerait le contrôle d'une longue bande de territoire à la frontière turco-syrienne.

Plus de 400 personnes, en majorité des combattants kurdes et des djihadistes, ont été tués ces trois dernières semaines depuis le début de l'offensive de l'EI. Quelques 180 000 personnes ont fui la région pour se réfugier en Turquie. "On ne sait pas où aller", témoigne une femme qui attend une place dans un des camps de réfugiés surchargés, du côté turc de la frontière. "Nous attendons devant l'entrée du camp depuis déjà une vingtaine de jours. Nous avons tout laissé derrière nous, notre maison et tous nos biens." Premières frappes aériennes sur Kobane

Les habitants de la région qui fuient les combats se réfugient dans les camps du côté turc de la frontière.
Les habitants de la région qui fuient les combats se réfugient dans les camps du côté turc de la frontière.Image : REUTERS/U. Bektas

Les combattants kurdes des Unités de protection du peuple tentent toujours de contenir l'avancée des djihadistes. Mais ils sont nettement moins nombreux et moins bien équipés que l'EI. Ils réclament plus de soutien de la part de la coalition internationale, mais surtout, de la part de leur voisin turc.

Les Etats-Unis, aidés par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, ont mené lundi et mardi cinq frappes près de Kobané. Mais pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, les bombardements aériens de la coalition internationale ne peuvent suffire à arrêter les islamistes de l'EI. Le parlement turc a donné la semaine dernière son accord pour que l'armée s'engage en Syrie et en Irak pour combattre l'EI. Mais jusque-là, le gouvernement islamo-conservateur n'a toujours pas décidé d'intervenir. L'armée turque s'est contentée d'évacuer la zone frontalière, face à Kobané. Elle y a également déployé de nombreux renforts. Plusieurs obus de mortiers sont tombés sur le territoire turc depuis lundi, faisant plusieurs blessés.

Violentes manifestations en Turquie

La Turquie a réitéré mardi ses conditions préalables à son intervention, dont le départ du président syrien Bachar al Assad et la création d'une zone d'exclusion aérienne dans le nord de la Syrie.

Dans plusieurs villes turques,dont Istanbul, des échauffourées ont éclaté lundi soir et mardi entre la police et des manifestants kurdes descendus dans la rue pour protester contre l'inaction du gouvernement d'Ankara.