Lettre ouverte de la Chancelière...
30 décembre 2005
- Sur une page entière intitulée « Ensemble nous sommes plus forts », Angela Merkel expose ses grands objectifs politiques en 4 paragraphes : pour plus d’emplois, pour des réformes nécessaires, pour plus de croissance et pour un avenir meilleur...
C’est de manière assez critique que la plupart des journaux commentent la lettre d’Angela Merkel. Une lettre ornée d’une photo de la chancelière sur un escalier roulant qui monte. On comprend le symbole. Devant et derrière elle, des silhouettes floues d’hommes et de femmes anonymes. Seuls, les contours et le visage de la chancelière, qui esquisse un sourire, sont clairement photographiés… Sur un ton patriotique, la chancelière affirme croire à l’Allemagne et aux Allemands et à leurs potentiels pour résoudre les problèmes tels que, chômage, réformes, croissance, démographie... Mme Merkel appelle les Allemands à unir leurs efforts pour faire avancer le pays avec « courage et humanisme »...
Le quotidien « FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG » relève : « la chancelière ne dit pas quoi doit changer, ni quand ou comment. Au lieu de cela, elle chante les louanges d’ un programme d’urgence pour la croissance d’un coût de 25 milliards d’euros décidé par son gouvernement de coalition. Un projet hanté par l’esprit des années 60 et 70, quand la politique croyait encore que la croissance pourrait être stimulée grâce à des milliards de l’Etat. Cette erreur n’a fait que vider les caisses et engendré d’énormes dettes"…
« Une lettre relativement brève, avec relativement rien dedans », relève l’éditorialiste de la « SÜDDEUTSCHE ZEITUNG » qui ajoute que le port de cette lettre (3 millions d’euros) est payé par le destinataire, c'est-à-dire le contribuable. Mais en tant que journal qui en profite on peut s’en réjouir… » admet-il...
Le quotidien ABENDZEITUNG de Münich se demande si cette lettre était vraiment nécessaire: « 3 millions d’euros pour une lettre de la Chancelière dans laquelle les citoyens peuvent lire noir sur blanc ce que, depuis des semaines déjà, on ne cesse de leur répéter"…Et d’ajouter : "on ne peut guère s’empêcher de bailler à la lecture de ces formules éculées à force d’être ressassées …Ne reste plus qu’à attendre maintenant le discours de la Chancelière pour la Saint Sylvestre. Et là on aura vraiment entendu assez de paroles. En cette Nouvelle Année, le gouvernement devra enfin passer à l’action …"