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L'Europe a voté, la Thuringe aussi

Yvon Arsenijevic14 juin 2004

Les Allemands ont voté hier à l’échelon européen. En plus, ceux de Thuringe étaient également appelés à choisir leurs représentants à la diète régionale d’Erfurt. Les journaux se font abondamment l’écho de ces deux scrutins aujourd’hui dans leurs analyses.

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La répartition des sièges au nouveau parlement européen
La répartition des sièges au nouveau parlement européen

« Le crépuscule du chancelier », ce titre wagnérien de la Frankfurter Allgemeine ne laisse planer aucun doute sur l’ambiance, au moins dans les allées du pouvoir, au sortir des urnes.

Faute de choix tangibles en matière de programmes ou de personnes, l’électeur a fait ce que le ministre président bavarois et président de la CSU, Edmund Stoiber, lui a recommandé de faire, constate de son côté, laconique, la Neue Westfälische : voter contre Gerhard Schröder et sa politique. Le résultat, le plus mauvais jamais engrangé par le SPD, est le fruit de considérations politiques intérieures, exclusivement, insiste le journal de Bielefeld, conforté dans son analyse par le Handelsblatt de Hambourg, pour qui les Allemands continuent de voir l’Europe à travers des lunettes nationales, exclusivement, là encore.

Côté participation, ou plutôt manque de participation, l’Ostsee Zeitung note que Bruxelles semble être bien loin. En fait, rappelle le journal de Rostock, l’Europe est plus près qu’on ne le croit, c’est elle qui est à l’origine de 80 % des lois qui sont adoptées au Bundestag. Seulement voilà, les partis politiques n’ont pas su l’expliquer aux électeurs.

Pas su ou pas voulu , comme le laisse entendre entre les lignes la Mittelbayrische Zeitung puisque personne, à gauche ou à droite, petit ou grand, n’a laissé percer le moindre soupçon d’idée qu’il aurait pu avoir sur l’Europe. Au lieu de cela, l’opposition règle ses comptes avec la majorité et le parti social démocrate « teste » son nouveau président Müntefering auprès de l’électorat. Mais l’Europe est quand même plus qu’un bac à sable, s’indigne notre confrère de Ratisbonne.

Faisant allusion au scrutin de Thuringe, la Süddeutsche Zeitung constate que les sociaux démocrates sont devenus les « boucs émissaires du pays ». Ils peuvent fourbir leurs meilleures armes à l’échelon régional, rien n’y fait. L’hypothèque Schröder est trop lourde. Leur seul espoir, ce sont les Verts parce que les Verts montrent que le pouvoir ne rend pas forcément impopulaire, estime le journal avant d’ajouter : leur secret - un peu d’authenticité.

Pour finir, si dans l’élection de Thuringe, Die Welt, de Berlin, voit seulement la continuation de la poussée chrétienne démocrate, la Sächsische Zeitung de Dresde, détecte aussi un deuxième, ou comme l’écrit même notre confrère, un « vrai gagnant » : le PDS. Dans les régions de l’Est, la grogne anti-gouvernementale profite en effet aussi aux héritiers du PC de l’ex-RDA. Cela n’en fait certes pas un parti d’envergure nationale, mais cela lui permet au moins de compter pour l’instant comme parti régional dans l’Est du pays.