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L'Europe de l'indécision

21 octobre 2011

L'annonce d'un plan attendu lors du sommet des Chefs d'Etats et de gouvernements à Bruxelles a été repoussé à mercredi prochain en raison des divergences entre Berlin et Paris.

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Angela Merkel et Jean-Claude Trichet, mercredi à Francfort, pour la cérémonie de départ de ce dernier à la tête de la BCE
Angela Merkel et Jean-Claude Trichet, mercredi à Francfort, pour la cérémonie de départ de ce dernier à la tête de la BCEImage : dapd

Les sommets européens en ce moment sont un peu comme les mirages dans le désert : plus on s'en approche et plus ceux-ci s'éloignent. En effet, c'est la seconde fois que ce sommet est repoussé : initialement prévu pour les 17 et 18 octobre, la tenue de cette réunion essentielle pour l'avenir de la zone euro a été repoussée une première fois au 23 octobre. Puis hier, Paris et Berlin ont fait savoir que le sommet se tiendrait bien mais... qu'il n'y aurait pas de décision et que celle-ci serait dévoilée mercredi prochain à l'occasion d'un second sommet en l'espace de quatre jours.

Ce report est la conséquence des divergences entre les gouvernements français et allemands. Paris et Berlin donnent le la de « la » politique européenne mais encore une fois, ceux-ci sont au mieux incapables de s'entendre, au pire incapable de faire preuve de leadership. Pourtant l'Europe est sous la pression des Etats-Unis et de la Chine qui ont réclamé une solution rapide car si l'Europe s'effondre, alors c'est l'économie mondiale qui la suivrait dans le précipice.

Le président français Nicolas Sarkozy arrivant à Francfort le 19 octobre
Le président français Nicolas Sarkozy arrivant à Francfort le 19 octobreImage : dapd

Triple A

Le principal point de désaccord entre les gouvernements allemands et français entre demeure la taille du Fonds européen de stabilité financière. Cette espèce de Fonds monétaire européen – ou qui pourrait être appelé à le devenir – est dotée de 440 milliards d'euros pour venir en aide aux pays en difficultés. Paris affirme que ce n'est pas assez mais Berlin refuse de l'augmenter. "Je crois que nous avons fait savoir clairement que nous souhaitons rester avec la somme de garanties déjà convenue", a rappelé Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des finances.

La France réclame donc plus de puissance financière pour le Fonds européen de stabilité financière. Berlin refuse... de peur de faire perdre à la France son « triple A » auprès des agences de notations. Car pour alimenter ce fonds, Paris devrait signer un plus gros chèque qui augmenterait sa dette et pourrait lui faire perdre ce fameux « triple A ». Or, si la France venait à chuter, l'Allemagne ne tarderait pas à suivre la même voix.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Carine Debranbadère