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L'Europe est-elle raciste?

14 janvier 2010

Les affrontements dans le sud de l'Italie et le vote anti-minarets en Suisse illustrent une banalisation des thèses xénophobes et une recrudescence des discriminations à l'encontre des étrangers

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Un groupe d'immigrants manifeste le 8 janvier à Rosarno avec des pancartes "Arrêtez de tuer des Africains!"
Un groupe d'immigrants manifeste le 8 janvier à Rosarno avec des pancartes "Arrêtez de tuer des Africains!"Image : AP

Nous revenons dans cette édition sur les affrontements qui ont eu lieu la semaine dernière entre des travailleurs immigrés et des habitants de la ville de Rosarno, dans le sud de l’Italie.

Des heurts qui ont fait 67 blessés dont 31 étrangers victimes d’une véritable chasse à l’homme. Plus d'un millier ont été transférés en autobus vers des centres d'hébergement, alors que d'autres sont partis de leur propre initiative.

Pour assurer leur sécurité, les travailleurs africains ont été évacués par bus vers des localités voisines
Pour assurer leur sécurité, les travailleurs africains ont été évacués par bus vers des localités voisinesImage : AP

Ces immigrés, en règle pour la plupart et en majorité d’origine africaine, étaient venus comme chaque année pour la récolte des mandarines.

A Rome, les explications de Thomas Chabolle.

Atmosphère délétère

Un mois et demi après le vote inscrivant dans la Constitution helvétique l'interdiction de construire tout nouveau minaret, le pays est un petit peu sonné et l’atmosphère est délétère. Les autorités multiplient les rencontres avec la communauté musulmane. Une communauté qui se sent bafouée, à l'image de la grande mosquée de Genève qui a été vandalisée.

Affiche de la campagne xénophobe qui, le 30 novembre dernier, a abouti à l'interdiction de la construction de minarets en Suisse
Affiche de la campagne xénophobe qui, le 30 novembre dernier, a abouti à l'interdiction de la construction de minarets en SuisseImage : AP

Il y a donc désormais deux clans: ceux qui ont voté pour et ceux qui ont voté contre. Les partisans de l'initiative ne comprennent pas qu'on puisse remettre en cause leur vote. Mais certains prônent une révision des règles de la démocratie directe.

En attendant, un recours a été déposé à la Cour européenne des droits de l'Homme. Alors, où en est-on en Suisse aujourd’hui ?

Les explications de notre correspondante à Genève Marion Moussadek.

Des discriminations inacceptables

Nous restons sur ce thème des dérives xénophobes en Europe. La Suisse comme l’Italie ont été très critiqués à la fois par leurs voisins européens mais aussi par l’ONU, les organisations humanitaires ou même par l’église catholique. Des ONG comme Amnesty International s’alarment des discriminations croissantes que subissent les étrangers en Europe.

L'analyse de Natacha Kazatchkin, d’Amnesty International à Bruxelles.

La montée en puissance du Parlement européen

La Haute-Représentante pour la politique étrangère, Catherine Ashton, a été auditionnée lundi par le Parlement européen
La Haute-Représentante pour la politique étrangère, Catherine Ashton, a été auditionnée lundi par le Parlement européenImage : AP

Nous changeons de sujet puisque c’est cette semaine qu’ont lieu à Bruxelles les auditions des commissaires européens. Ceux-ci doivent passer un grand oral devant le Parlement européen qui décidera ou non de les accepter. Nous sommes donc en pleine sortie de crise institutionnelle en Europe, les affaires redémarrent, l'Europe a un nouveau président et une nouvelle ministre des Affaires étrangères.

Mais ce dont on a moins parlé c’est justement du Parlement européen dont les pouvoirs ont été élargis avec l’entrée en vigueur au 1e janvier du Traité de Lisbonne qui est, pour ainsi dire, la nouvelle constitution européenne même si personne, pour des raisons de susceptibilités nationales, n'ose employer ce terme.

On écoute le commentaire de Christian Lequesne, directeur du Ceri Sciences-Po à Paris.

Auteur : Jean-Michel Bos

Rédaction : Elisabeth Cadot