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L'Europe présidée par un ancien pays communiste

4 janvier 2008

La Slovénie a pris depuis le 1er janvier le relais du Portugal à la présidence de l’Union européenne, un défi pour ce petit pays qui aura à gérer la ratification du Traité de Lisbonne et l'indépendance du Kosovo.

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Le ministre des Affaires étrangères slovène, Dimitrij Rupel
Le ministre des Affaires étrangères slovène, Dimitrij RupelImage : AP Photo

Pays de deux millions d'habitants, la Slovénie va donc occuper pendant six mois le fauteuil de la présidence de l’Union européenne. La Slovénie succède au Portugal et précède la France. Nous avons déjà évoqué dans Carrefour Europe les enjeux de la future présidence de la France. Il n’est donc que justice maintenant de parler de la Slovénie, premier ancien pays communiste à jouer ce rôle.

Le parlement serbe a rappelé fin décembre que son pays s'opposait à l'indépendance du Kosovo
Le parlement serbe a rappelé fin décembre que son pays s'opposait à l'indépendance du KosovoImage : AP

La Slovénie n’aura sans doute pas une très grande marge de manœuvre au cours de ces six mois car Ljubljana hérite d’un calendrier assez lourd avec le processus de ratification du Traité de Lisbonne et la question de l’indépendance du Kosovo. Un sujet sur lequel les Européens ne sont pas encore parvenu à un consensus car si plus d’une vingtaine d’états y sont favorables, en revanche la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie et Chypre y sont opposés. Le consensus risque donc d’être un peu long et laborieux à dégager.

A Bruxelles, la correspondace de Clarisse Sérignat.

Malte et Chypre adhèrent à l'euro

Le second sujet de cette édition concerne l’euro puisque les îles de Chypre et de Malte ont adhéré à la monnaie européenne depuis le 1er janvier. Avec ces deux nouveaux états membres, l’Eurogroupe compte quinze états et en tout, ce sont 318 millions d’habitants, sur les 493 que compte l’Union européenne, qui partagent désormais la même monnaie.

Pièce d'euro chypriote
Pièce d'euro chyprioteImage : picture-alliance/ dpa

L’introduction de l’euro à Malte et à Chypre a été bien accueillie, elle a été vécue comme une consécration. Avec toutefois certaines inquiétudes qui concernent la hausse des prix. Elisabeth Cadot nous en parle avec un tour des réactions de la presse européenne.

Flambée de l'euro

Nous restons sur ce thème de l’euro fort. L’euro qui a fêté son 9e anniversaire dans un climat plutôt inquiet. Une inquiétude liée à la hausse de la monnaie européenne face au dollar. Une inquiétude paradoxale puisque cette hausse permet de réduire notre facture énergétique.

Dans sa concurrence avec Boeing, Airbus pâtit d'un euro trop fort
Dans sa concurrence avec Boeing, Airbus pâtit d'un euro trop fortImage : Fotomontage/AP/DW

En effet, l'euro s’est apprécié cette année à presque un dollar cinquante, ce qui représente une hausse de 26% depuis son lancement en 1999. Alors, cette hausse est critiquée car elle handicape certains exportateurs. Au premier rang desquels l’industrie aéronautique européenne avec des groupes comme EADS, qui fabrique Airbus, ou encore Dassault Aviation : deux entreprises qui ont des coûts de fabrication en euros mais qui vendent ensuite leur produits en dollars. Ce qui représente un manque à gagner bien sûr très important. D’ailleurs ces entreprises menacent aujourd’hui, devant la flambée de l’euro, de délocaliser une partie de leur production pour maintenir leurs profits.

En revanche, en effet, un euro fort réduit la facture énergétique de l’Europe puisque le pétrole se facture en dollar. Mais malgré cela, de nombreux pays – à commencer par la France – critiquent cette politique d’un euro fort. En visant particulièrement la Banque centrale européenne qui refuse de baisser ses taux d’intérêt, ce qui rend la monnaie européenne d’autant plus attractive.

Divisions européennes

Mais il faut bien avouer que les états européens sont largement impuissants à influer sur les taux de change. Et ceci en raison essentiellement de leur division et de l’incapacité de l’Union européenne de parler d’une seule voix en matière de politique extérieure économique. Le résultat de cette division est que les Européens sont trop divisés pour convaincre les Etats-Unis de renoncer à leur politique du dollar faible, trop divisés aussi pour convaincre la Chine de laisser sa monnaie s’apprécier sur les marchés de changes internationaux.

La Banque centrale européenne à Francfort
La Banque centrale européenne à FrancfortImage : AP

Enfin, alors que la France en effet critique l’euro fort car ses entreprises en souffrent particulièrement, l’Allemagne, qui jouit d’excédents commerciaux beaucoup plus important, ne considère pas qu’il s’agisse encore d’une priorité. Et la chancelière Angela Merkel a rappelé à plusieurs reprises qu’il était hors de question de remettre en question la question de l’indépendance de la Banque centrale européenneOn le voit donc : l’Union européenne souffre encore d’un manque de cohésion dans un domaine qui est pourtant celui où elle a jusqu’alors le plus réussi, à savoir l’économie.

Jean-Michel Bos