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L'Europe se décrédibilise

Claire-Marie Kostmann5 juin 2014

Plusieurs thèmes sont commentés dans la presse allemande ce jeudi, de l'attitude de l'Europe face à l'élection présidentielle en Égypte à la bataille pour le siège de président de la Commission européenne.

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Les tractations se poursuivent pour trouver un successeur à José Manuel Barroso la tête de la Commission européenne (à gauche)
Les tractations se poursuivent pour trouver un successeur à José Manuel Barroso la tête de la Commission européenne (à gauche)Image : Reuters

« La valse-hésitation de l'Europe au bord du Nil » titre die tageszeitung. L'UE a envoyé des observateurs électoraux mais leur présence elle-même pose question : n'a-t-elle pas légitimé ainsi l'élection de l'ex-général al-Sissi, qui a de tout évidence été manipulée ?, questionne le journal. L'Europe ne voulait se mettre personne à dos, elle n'y a pas réussi. L'armée et les pro-gouvernement ont trouvé des critiques dans le rapport des observateurs. Et les opposants n'y ont pas trouvé leur compte non plus : comment 150 observateurs pourraient-ils surveiller 14 000 bureaux de vote?

L'Europe d'Angela Merkel est britannique et c'est bien ainsi, écrit Die Welt. Les dirigeants européens ne sont pas d'accord sur la personne qui dirigera la Commission européenne. La Grande-Bretagne ne veut pas du candidat soutenu par Angela Merkel, Jean-Claude Junker. Eh bien, la chancelière allemande en prend bonne note. Elle veut garder son allié britannique et mener l'Europe dans la direction qu'elle souhaite : vers la croissance et le travail, note le journal. Devant les députés du Bundestag, elle a même repris les mots d'un ancien président allemand, saluant l'Angleterre qui s'est battue face à Hitler et ainsi sauvé l'Europe.

Angela Merkel veut garder son allié britannique David Cameron (à droite)
Angela Merkel veut garder son allié britannique David Cameron (à droite)Image : Reuters

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les dirigeants européens sont les garants de « l'esprit européen », quand la Commission est garante des traités et le Parlement de la démocratie. Les dernières élections européennes devaient apporter plus de légitimité démocratique à l'Europe. Mais avec ces dernières tractations autour du nom du président, les chefs d'Etat décrédibilisent l'Union européenne, déplore le quotidien.

Avant le Mondial au Brésil, la présidente Dilma Roussef, en critiquant ouvertement la Fifa et assurant qu'elle n'avait pas donné assez d'argent pour finir les stades, n'a dit que la moitié de la vérité, estime la Süddeutsche Zeitung. Le gouvernement et les députés avaient accepté les règles de la Fifa. Même si pour certains Brésiliens, la Fifa est une puissance coloniale, l'ancien président Lula avait accueilli l'idée de la Coupe du Monde dans son pays avec joie. Dilma Roussef ne peut qu'espérer que la fête sera réussie, écrit le journal de Munich.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff pendant une visite du stade Itaquerao à Sao Paulo
La présidente brésilienne Dilma Rousseff pendant une visite du stade Itaquerao à Sao PauloImage : DW/Marina Estarque