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L'Europe sort de huit ans de galère

Jean-Michel Bos5 novembre 2009

Le président tchèque a ratifié mercredi le Traité de Lisbonne. Désormais, la bataille est ouverte pour la désignation du futur président du Conseil et du Haut représentant pour les Affaires étrangères

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Le président tchèque Vaclav Klaus après avoir ratifié le Traité de Lisbonne
Le président tchèque Vaclav Klaus après avoir ratifié le Traité de LisbonneImage : AP

Il a donc fini par signer : Vaclav Klaus a tout fait pour en retarder l’échéance mais après que la Cour constitutionnelle tchèque ait déclaré le Traité de Lisbonne conforme à la constitution tchèque, le président Klaus ne pouvait plus rien faire d’autre qu’apposer sa signature, mercredi, au bas de ce document qu’on peut considérer un peu comme la constitution européenne.

A la suite de ce dénouement, les réactions ont été positives et soulagées. Il faut tout de même préciser que cette « constitution européenne », ou ce traité, a mis tout de même huit ans à aboutir. C’est en effet lors du Conseil européen de Laeken, en décembre 2001, qu’a été décidé de lancer un vaste processus de consultation : la Convention sur l’avenir de l’Europe, une vaste consultation de tous les représentants de la société européenne qui allait aboutir, deux ans plus tard, à un projet de traité établissant une constitution pour l’Europe.

Mais voilà, en 2005, les Pays-Bas et la France ont refusé ce texte par référendum. Il a fallu donc repartir à zéro et rédiger un nouveau texte : celui qu’on appelle aujourd’hui le Traité de Lisbonne. Mais pas de chance, celui-ci a aussi été refusé par un référendum : par les Irlandais cette fois, c’était en juin 2008. Après quoi, l’Europe a expliqué aux Irlandais qu’ils avaient mal voté et lorsqu’on leur a posé la question une seconde fois, les Irlandais ont dit oui : c’était le mois dernier.

Querelles byzantines

L'eurodéputé Werner Langen se félicite du fait que l'Union va pouvoir enfin se doter d'une nouvelle Commission
L'eurodéputé Werner Langen se félicite du fait que l'Union va pouvoir enfin se doter d'une nouvelle CommissionImage : Europäisches Parlament

Il ne restait plus aux présidents polonais et tchèques qu’à apposer leur signature au bas du texte. C’est donc chose faite et finalement c’est Gordon Brown, le Premier ministre britannique, qui a le mieux résumé le soulagement de tout un continent qui, il faut bien le dire, en avait marre de ces querelles byzantines sur les institutions européennes : « J’espère que désormais, l’Europe va laisser derrière elle ces années de débats institutionnels et constitutionnels, afin que nous puissions avancer et nous occuper des enjeux principaux que l’Europe doit affronter. C’est-à-dire comment créer des emplois, comment bâtir la croissance, lutter contre le changement climatique et assurer une plus grande sécurité aux citoyens européens. »

Il s’agit donc d’en finir avec cette querelle qui a fait perdre beaucoup de temps à l’Europe pour se tourner vers les grands dossiers qui préoccupent les citoyens. Malgré tout, n’en déplaise à Gordon Brown, il va falloir encore un petit peu prolonger ces discussions institutionnelles puisque désormais, la prochaine étape va être de nommer une nouvelle commission. Car il faut bien dire que nous avons pour l’instant une vacance du pouvoir européen qui empêche encore toute action concrète. « Maintenant nous savons que le Traité de Lisbonne va entrer en vigueur et combien de commissaires nous allons avoir », a expliqué l’eurodéputé allemand Jorgo Chatzimarkakis. « Maintenant nous pouvons engager des procédures qui auraient dû débuter beaucoup plus tôt, comme par exemple l’audition des commissaires par le Parlement européen. Afin que la nouvelles Commission puisse entrer en fonction. »

Moins glamour que Blair

Le Premier ministre belge Herman Van Rompuy, actuel favori au poste de président du Conseil européen
Le Premier ministre belge Herman Van Rompuy, actuel favori au poste de président du Conseil européenImage : picture-alliance/ dpa
L’encre de la signature de Vaclav Klaus, le président tchèque, est à peine séchée qu’une autre bataille s’engage : celle de la nomination des futurs président et ministre des Affaires étrangères de l’Europe. C’est un peu compliqué parce qu’il y a de nombreux candidats en lice mais pour le président de l’Europe, on peut dire désormais que ce ne sera pas Tony Blair que personne ne veut en Europe car le futur président ne peut pas appartenir à un pays qui refuse toujours d’adopter l’euro ou d’adhérer à Schengen. Ce ne sera aussi sans doute pas Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, à qui on reproche son manque de réactivité face à la crise économique. « Naturellement, un président avec une personnalité trop forte cherchera à agir contre la volonté des états membres et en agissant ainsi, il provoquerait des conflits que nous pourrions éviter avec un autre candidat », estime l’eurodéputé allemand, Werner Langen en soulignant une caractéristique essentielle du prochain président du Conseil.

En effet, celui-ci devra certes être un Européen convaincu mais il faudra aussi qu’il n’ait pas trop d’envergure, pas trop de charisme ni d’ambitions pour éviter de faire de l’ombre aux chefs d’état et de gouvernement des 27 pays membres. C’est la raison pour laquelle le grand favori aujourd’hui au poste de président du Conseil européen est Herman Van Rompuy, le Premier ministre belge. Bien sûr, il est moins glamour que Tony Blair mais il a l’avantage de ne gêner personne.

Pour finir, il faut ajouter qu’un autre poste reste à pourvoir : il s’agit de celui du Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et pour l’instant, deux candidats semblent favoris : David Miliband, le ministre britannique des Affaires étrangères et Massimo d’Alema, lui aussi ancien ministre des Affaires étrangères en Italie.

20 Jahre Mauerfall 9. Novemver Brandingbanner 590x84 Französisch La chute du Mur, 20 ans déjà

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Nous poursuivrons notre dossier consacré aux vingt ans de la Chute du Mur. Un dossier débuté la semaine dernière et aujourd’hui nous allons voir comment le Mur a commencé par tomber d’abord à Prague avant Berlin.

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