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L’Europe tient les marchés à l’oeil

9 septembre 2010

Les institutions de l’UE se sont mis d’accord sur la réforme de la supervision financière. Marchés financiers, banques et assurances pourront désormais être surveillés au niveau européen.

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Symbole de l'euro devant la Banque centrale européenne à Francfort
Symbole de l'euro devant la Banque centrale européenne à FrancfortImage : AP

Bruxelles y est enfin parvenu : à l’image de la réforme de Wall Street engagée il y a quelques semaines par le gouvernement américain, les Européens se sont mis d’accord sur une nouvelle structure visant à rogner les ailes à un capitalisme trop débridé. Le Conseil des ministres a voté mardi pour ce nouveau paquet de réformes. Si celui-ci est adopté par le Parlement européen à la fin du mois – et cela devrait être une formalité – l’Union européenne sera enfin dotée d’un système de supervision financière, celui devant entrer en vigueur le 1er janvier prochain.

La mesure phare de cette réforme est la mise en place d’un Comité européen du risque systémique qui sera dirigé par le président de la Banque centrale européenne. Ce comité est chargé d’anticiper les risques de crise pour éviter que ne se renouvelle le scénario de la crise de 2008. Mais la structure mise en place est extrêmement complexe puisqu’à ce Comité du risque vont s’ajouter trois autorités européennes de surveillance : une à Londres pour les banques, l’autre à Paris qui sera chargée de superviser les marchés financiers et la troisième à Francfort pour le secteur des assurances.

Les explications de l’eurodéputé française Sylvie Goulard, rapporteuse au Parlement européen du texte sur le Comité européen du risque qui sera placé auprès de la Banque centrale européenne.

Jean Claude Trichet, président de la BCE (centre), en discussion avec le commissaire Olli Rehn et le ministre grec des finances, George Papaconstantinou
Jean Claude Trichet, président de la BCE (centre), en discussion avec le commissaire Olli Rehn et le ministre grec des finances, George PapaconstantinouImage : AP

Fantômes du passé

S’inspirant des Etats-Unis, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a prononcé mardi devant le Parlement européen un discours sur l’état de l’Union. A cette occasion, celui-ci a appelé « à nager ensemble ou bien à couler séparément ». Il faut dire que l’esprit communautaire n’est pas dominant en ce moment en Europe où la tendance est plus à la gestion intergouvernementale des grands dossiers. José Manuel Barroso souhaite aussi lancer un système de bons du trésor européens pour financer de grands projets d’infrastructures. Enfin, il a appelé l’Europe à lutter contre le racisme pour ne pas laisser resurgir ses vieux démons. « Les migrants légaux trouveront en Europe un endroit où les droits humains sont respectés mais en même temps, nous lutterons contre l’exploitation des immigrants illégaux en Europe et à nos frontières », a déclaré le président de la Commission européenne. « Chaque personne sur le sol européen doit respecter la loi. Les gouvernements pour leur part doivent respecter les droits de l’homme y compris ceux des minorités. Le racisme et la xénophobie n’ont pas leur place chez nous. Face aux problèmes, nous devons tous agir avec le sens des responsabilités. Je lance ici un appel fort pour ne pas réveiller les fantômes du passé. » Une allusion à peine dissimulée aux expulsions de Roms pratiquées par la France.

Le débat sur les Roms a d’ailleurs été relancé cette semaine au Parlement européen qui a demandé á la France de suspendre les expulsions. Les eurodéputés ont aussi accusé Viviane Reding, la Commissaire à la Justice et aux Droits fondamentaux, de complaisance envers le gouvernement français.

La déclaration de l’eurodéputé française Hélène Flautre, membre du groupe des Verts, qui a vivement interpelée la commissaire Viviane Reding.

Des membres de l'ONG Oxfam ont manifesté mardi à l'occasion du Conseil des ministres des finances
Des membres de l'ONG Oxfam ont manifesté mardi à l'occasion du Conseil des ministres des financesImage : AP

Besoin d’Europe ?

En général quand on évoque l’Europe c’est pour aborder le vieillissement de sa population. Pourtant, la Suède a connu un mini baby-boom au début des années 90. Résultat : les jeunes de 18 à 25 ans représentent près de 10% des votants et à l’approche des élections du 19 septembre, les différents partis tentent de les séduire. L’emploi des jeunes a été notamment un des thèmes prédominants de la campagne électorale.

Un reportage à Stockholm de notre correspondant Benoît Derrier.

Pour l’instant, les libéraux devancent assez largement les sociaux-démocrates dans les sondages en Suède. Il faut noter qu’aujourd’hui, ce qui préoccupe les Européens, jeunes ou vieux, c’est bien la question de l’emploi et de la lutte contre la crise économique. C’est ce qui transparait dans la campagne électorale en Suède. Une campagne où, il faut bien l’avouer, l’Europe n’a été qu’un thème secondaire.

D’ailleurs en Suède – à l’instar d’autres pays comme l’Allemagne, la France où le Royaume-Uni – les gens qui déclarent ne pas avoir confiance en l’Europe sont plus nombreux que ceux qui affirment avoir pour leur part confiance. Une tendance illustrée par la dernière livraison, au mois d’août, de l’Eurobaromètre qui sonde deux fois par an les opinions publiques sur le continent. Une étude qui résume la fracture qui se creuse entre les Européens et les institutions politiques de l’UE et qui pourrait se résumer par la question suivante : qu’est-ce qui peut donner envie d’Europe ?

Si vous avez une idée, n’hésitez pas à nous la faire suivre en cliquant ci-dessous.

Auteur : Jean-Michel Bos