1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

L'excision en Allemagne

19 septembre 2007

130 millions de jeunes filles et de femmes sont excisées dans le monde. Selon l'UNICEF, 3 millions d'entre elles subissent chaque année cette mutilation. Du fait des migrations, cette pratique ne concerne pas seulement les pays africains. Mais en Allemagne, où 4000 jeunes filles environ seraient menacées d'excision, le sujet reste encore largement tu, parce que méconnu. Les trois partis d'opposition du Bundestag: les Verts , le parti de la Gauche et le FDP demandent donc au gouvernement une lutte plus efficace pour protéger les femmes concernées vivant en Allemagne. Un groupe d'experts a débattu ce mercredi devant la commission parlementaire de la famille pour proposer des solutions.

https://p.dw.com/p/C2jq

19.000 femmes excisées vivraient en Allemagne , 4000 seraient menacées par cette mutilation. Ce ne sont que des estimations, elles sont fournies par l’organisation Terre des femmes qui se base sur des projections faites à l’échelle des différentes populations d’origine africaine qui vivent en République fédérale.

Or, jusqu’à présent l’attention politique allemande est extrêmement faible sur le sujet. D’un point de vue juridique, les mutilations génitales féminines entrent dans la catégorie des coups et blessures, les auteurs risquent une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement. Mais au vu des conséquences tant psychiques que physiques pour les victimes, l’association des juristes allemandes demandent une requalification de ce délit en violence grave, ce qui induirait pour les responsables une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison.

Mais jusqu’à présent les cas de procès pour mutilations génitales sont marginaux. En 2004, la cour constitutionnelle a estimé que la menace d’excision qui pesait sur une jeune fille pouvait justifier le retrait du droit de garde aux parents ainsi que leur expulsion du territoire.

Voilà peut-être ce qui dissuadent les jeunes filles de témoigner, de se rendre chez un gynécologue ou encore auprès d’un centre de planning familial pour demander de l’aide. Pour l’ONG Forward, il est donc important, tout en maintenant les dispositions juridiques, d’atteindre les familles par un travail de prévention et d’explication. Cela nécessite des moyens et surtout un calendrier précis. C’est ce qu’a demandé la représentante de la police criminelle , présente à la table ronde aujourd'hui au Bundestag. Elle a plaidé pour un plan d’action qui prévoit une meilleure sensibilisation des services de police , du parquet, mais aussi des médecins. Les propositions sont là, la balle est dans le camp des décideurs politiques.