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L'expulsion de migrants soudanais ébranle Bruxelles

Rémy Mallet
11 janvier 2018

En Belgique, le scandale autour des expulsions de migrants soudanais continue de faire rage car, selon des ONG, ces derniers font l’objet de "tortures" et de traitements inhumains dès qu'ils arrivent dans leur pays.

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Italien Sizilien Abschiebung von Asylsuchenden
Image : picture-alliance/ROPI/M. Sioli

Sur les réseaux sociaux, c'est l'indignation. "Le gouvernement belge ment quand il dit respecter les valeurs fondamentales, les droits humains et les règles européennes et internationales dans le dossier", écrit la section belge francophone d'Amnesty International sur Twitter.

 
Dans une tribune cosignée avec le Centre national de coopération au développement (CNDD 11.11.11) et Médecins du Monde, publiée sur le site d’informations belge Le Soir, les ONG notent la violation par Bruxelles de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme. Un article qui "interdit à un Etat de refouler quiconque court le risque réel de torture ou de conditions inhumaines et dégradantes". 

Dans un autre tweet, Arnaud Zacharie, professeur de sciences politiques à l’Université Libre de Bruxelles, notamment secrétaire général du CNDD 11.11.11, déplore le fait que les précautions requises par l’article 3 de la Convention n'aient pas été assurées par le gouvernement belge. 

Les Soudanais, très représentés parmi les migrants en errance dans Bruxelles, sont pour la plupart en transit vers la Grande-Bretagne.

L’homme au cœur de la polémique, c’est le bouillant secrétaire d'Etat belge à la Migration, le nationaliste flamand Theo Francken. En septembre dernier, il a organisé la visite en Belgique d’officiels soudanais pour aider les autorités belges à identifier les Soudanais voués à être expulsés car non-candidats à l'asile en Belgique. 
 

Theo Francken : le "Donald Trump flamand"

L’opposition a qualifié cette démarche de "collaboration avec une dictature" en raison des violations des droits de l’Homme commises par le régime de Khartoum. Pour rappel, Omar el-Béchir, le président soudanais, est poursuivi par la CPI pour génocide au Darfour.  

L’action de Theo Francken lui a même valu le qualificatif de "Trump flamand" dans un article du journal américain "The New York Times". 

Dans une vidéo, postée ce jeudi sur Twitter, Theo Francken se défend d’être anti-immigration. "Je suis pour la migration quand elle est organisée correctement et bien contrôlée" explique, dans la séquence, celui dont beaucoup réclament le départ. 

Pour sa défense, il a aussi repris sur son compte Facebook une pétition qui l’encourage à "continuer sa politique stricte, sévère et juste en ce qui concerne les demandes d’asile et la migration". Il s’est félicité des près de 50.000 signatures obtenues. 

Selon le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides, la Belgique a enregistré environ 19.600 demandes d’asile l'an dernier. Un chiffre qui représente une hausse de 5% par rapport à 2016. La majorité des candidats à l’asile viennent de Syrie.