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L'habitat social tchadien en discussion à Paris

Blaise Dariustone
5 septembre 2017

Depuis 2000, seulement une centaine de logements sociaux ont été construits à N'djaména sur les 12.000 prévus. Le Tchad compte sur les donateurs internationaux pour palier ce manque.

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Tschad N'Djamena Straßenszene mit Passanten
Image : Getty Images/AFP/P. Desmazes

Tschad Habitat 19h - MP3-Stereo

Le Tchad est un des seuls pays d'Afrique centrale à ne pas disposer de logement sociaux et d'un mécanisme approprié à cet effet. C'est pourquoi dans les années 2000, le gouvernement tchadien a initié un Plan de développement urbain et d'amélioration de l'habitat avec l'aide des Nations Unies pour la construction de 12.000 logements sociaux.

 

"De la poudre aux yeux"

 

Mais, depuis, une centaine seulement ont vu le jour, à la sortie nord de la capitale. Ces maisons sont non seulement mises en vente à des prix éloignés des objectifs initiaux mais aussi occupées par des personnes proches du pouvoir. 

Pour Robert Allarangué, fonctionnaire de l'Etat à la retraite, ce n'est pas la table ronde de Paris qui va résoudre le problème de l'habitat au Tchad.

"C'est de la poudre aux yeux parce qu'ils vont chercher cet argent pour se le partager comme d'habitude. Ceux qui ont des belles maisons sont des gens qui appartiennent soit à la famille politique au pouvoir ou soit à la famille du président. Mais les travailleurs n'ont pas leurs propres demeures."

Mbernodji Sosthene, enseignant et habitant le quartier Chagoua, un des bas quartiers de la ville de N'Djaména, demeure lui aussi dubitatif quant à une amélioration de la politique de l'habitat. 

Car en dehors de la mauvaise gouvernance, la cherté des matériaux de construction est un des facteurs qui handicape l'accès des populations aux logements décents au Tchad.  

Le ciment reste très cher pour les Tchadiens
Le ciment reste très cher pour les TchadiensImage : picture-alliance/dpa/R. Jensen

"On a le ciment qui est le plus cher de toute la sous-région alors que le Tchad produit du ciment. On a le gravier qui est exploité localement et qui est aussi cher. Le sable aussi et ainsi de suite... Donc comment voulez vous que les Tchadiens puissent construire? Vraiment, les Tchadiens sont soumis à l'insécurité en terme d'habitation." 

 

 

Des subventions pour les Tchadiens

 

La situation est catastrophique, selon Dingamnayel Nelly Versinis, président du Collectif tchadien contre la vie chère.

C'est pourquoi, il appelle le gouvernement à subventionner les prix des matériaux de construction, mais aussi de gérer à bon escient les fonds qui seront alloués à l'occasion de cette table ronde au secteur de l'habitat.

"Si pour l'instant le gouvernement arrive à mobiliser des fonds à l'occasion de cette table-ronde, il faut que les dirigeants changent leur façon de gérer, leur façon de gouvernance. Ne serait-ce qu'en subventionnant les matériaux de construction."

Dans ce contexte, résoudre la question de l'habitat ou parachever le projet de construction de 12.000 logements sociaux à travers cette table ronde apparait être un pari difficile pour le gouvernement tchadien.