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L'homme par qui le rire arriva

24 août 2011

L'Allemagne est en deuil ce mercredi, suite à l'annonce du décès de l'un de ses plus célèbres humoristes, Loriot, disparu à l'âge de 87 ans. La presse s'attarde également sur l'affaire Dominique Strauss-Kahn.

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Vicco von Bülow, alias LoriotImage : picture-alliance / dpa

De quoi pouvaient bien rire les Allemands avant l'arrivée de Loriot ? se demande die tageszeitung. De rien du tout. C'est à travers lui qu'ils ont appris ce qu'est le rire. Loriot est l'un des rares artistes du genre à avoir compris que le tragique et le comique ne sont pas seulement apparentés, mais sont bien les deux faces d'une même chose. Et que cette chose, c'est la vie même.

Dominique Strauss-Kahn und sein Anwalt Benjamin Brafman
Dominique Strauss-Kahn et son avocat Benjamin Brafman le 23 août, à New YorkImage : dapd

La Süddeutsche Zeitung revient sur la décision de la justice américaine d'abandonner les charges contre l'ancien directeur général du Fonds monétaire international. Et le journal prédit que Dominique Strauss-Kahn va devoir vivre toute sa vie avec l'image d'un homme qui met systématiquement son pouvoir en avant, qui n'a pas de contrôle sur lui-même, un homme dont les femmes ont peur, un homme brutal et que l'on peut faire chanter.

S'il est intelligent, il ne tentera pas un retour sur la scène politique française. Car l'image qui reste imprégnée sur la rétine de l'opinion publique, ce n'est pas celle de son regard triomphant après sa libération, c'est celle de l'ancien chef du FMI humilié, menotté, les yeux gonflés et affublé d'une barbe de trois jours.

USA Cyrus Vance Staatsanwalt
Le procureur de New York, Cyrus Vance, avait appelé à abandonner les poursuitesImage : Picture-Alliance/dpa

Le drame Strauss-Kahn ne fait que des victimes. C'est une tragédie sans dénouement satisfaisant, observe Die Welt. Nous ne savons pas ce qui s'est passé et le parquet new-yorkais ne pense pas pouvoir découvrir la vérité, en raison du goût trop prononcé pour le mensonge dont a fait preuve la femme de chambre, victime présumée de viol. C'est une sage décision. Les tribunaux doivent pouvoir reconnaître leurs propres limites.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung s'intéresse à la réaction des amis politiques de Dominique Strauss-Kahn. Bien sûr, les responsables socialistes ont salué la fin de "l'affaire DSK". L'un des leurs a été libéré et il peut être présenté comme une victime de la justice américaine. Cela fait bon effet à Paris. Et puis Strauss-Kahn n'est plus un rival pour la primaire qui doit désigner le candidat socialiste à la présidentielle. Il s'agit désormais de gagner les voix des partisans de DSK et ils ne sont pas rares au sein du PS. Et puis certains attendent de voir pour qui Strauss-Kahn lui même va voter. Quant à savoir si son favori profitera de ce soutien, la question reste ouverte.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Sandrine Blanchard