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Liberté sur parole pour une ancienne de la RAF

Carine Debrabandère17 août 2007

Liberté sur parole pour Eva Haule, ancien membre de la RAF, la Fraction Armée rouge, groupe terroriste d’extrême-gauche qui a ébranlé l’Allemagne fédérale dans les années 70. Eva Haule vient de passer 21 ans en prison. Elle avait été condamnée pour l’assassinat de trois Américains. La RAF a annoncé sa dissolution en 1998.

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Image : AP Graphics/DW

Eva Haule est l’un des trois derniers membres de la RAF encore en prison. Elle sera remise en liberté mardi prochain après 21 ans d’incarcération. Elle aura alors purgé la partie incompressible de sa peine pour le meurtre d’un soldat américain et pour sa participation à un attentat à la bombe commis en 1985 contre une base américaine - attentat dans lequel un soldat et un civil américains avaient péri. La remise en liberté d’Eva Haule est assortie d’une période probatoire de cinq ans. Mais «la condamnée ne constitue plus aujourd’hui de menace contre l’ordre public. » souligne la justice. Il faut dire que cette ancienne terroriste s’est distancée en public de la lutte armée.

Les Allemands s’interrogent encore aujourd’hui sur les causes de la flambée de violence qui a ébranlé leur pays dans les années 70. Une flambée de violence qui intervient juste après la révolte estudiantine qui dénonce massivement à partir de 1967 le matérialisme béat d’une société qui n’avait pas encore assumé les crimes commis sous le national-socialisme. En mai 1970, Andreas Baader et Ulrike Meinhof fondent la RAF, la Fraction Armée rouge, plus connue à l’étranger sous le nom de Bande à Baader. La lutte contre l’impérialisme de ce groupe terroriste d’extrême-gauche entraînera la mort d’une trentaine de personnes. L’année 77 sera la plus sanglante avec l’assassinat du procureur fédéral Siegfried Buback, puis celui du PDG de la Dresdner Bank et de Hanns-Martin Schleyer, le patron des patrons allemands. La presse allemande a révélé cette semaine que la RAF prévoyait également d’enlever Willy Brandt, le chancelier de l’époque, l’artisan de l’ouverture à l’Est.

Plusieurs enquêtes sont encore en cours sur les crimes commis par la RAF. On ne sait par exemple toujours pas qui a tué en 1977 Siegfried Buback, le procureur fédéral. Christian Klar, considéré comme l’un des coupables, est emprisonné depuis 24 ans. Au printemps dernier, le président allemand a rejeté son recours en grâce. Christian Klar n’a exprimé ni regrets ni remords.