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Libre-échange : le Nigéria n'est pas prêt

19 mars 2018

Le Sommet extraordinaire de l'Union Africaine sur le traité de la zone de libre-échange s’ouvre mercredi à Kigali au Rwanda. Attendu à cette rencontre, le président nigérian, Muhammadu Buhari a annulé sa participation.

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Muhammadu Buhari
Image : DW/I. U. Jaalo

Le Nigéria n'est pas prêt pour la zone de libre-échange

Muhammadu Buhari, dont le pays est un poids lourd du continent en matière économique a dû se plier aux desideratas des plus grandes organisations syndicales du pays. Le "Labour Congress " par exemple, s’est clairement opposé à l’ouverture du marché nigérian au reste du continent. "Nous sommes choqués par le manque de consultation dans ce processus", a déclaré à nos confrères de l’AFP, cette semaine, le secrétaire général du NLC, Ayuba Wabba.  

Sur le continent, la décision du président du Nigeria ne surprend pas. "Au niveau sous régional déjà, le Nigéria a refusé de signer les accords de partenariat économique qui sont des accords de libre échange, avec l’UE. Et donc, le Nigeria se dit, si je signe ces accords, je serai la principale cible des exportateurs africains. Et comme j’ai l’ambition de construire une base industrielle moi-même. Par conséquent, je suis obligé de faire très attention", a expliqué, l’altermondialiste et économiste sénégalais, Demba Moussa Dembelé.

Coup dur pour l’UA

A en croire plusieurs analystes économiques, le retrait du Nigeria n’est pas bon signe. Surtout, qu’après son entrée en vigueur, le traité de libre-échange pourrait regrouper les 54 pays africains et donc les différents blocs régionaux commerciaux.

Ce projet va-t-il prospérer en dépit de l’absence du Nigéria, pays le plus peuplé avec environ 190 millions d’habitants et premier producteur de pétrole en Afrique ? "Si on a déjà une vingtaine de pays voire plus qui signent, c’est très bien. Qu’on n’ait pas le Nigeria tout de suite, c’est gênant. Mais ce n’est pas irréversible. Je  vais prendre les réticences dans le bon sens en disant que justement, cela va conduire à plus de concertations, plus de consultations et éventuellement, à produire des modèles d’union qui ne sont pas des modèles néo-libéraux", répond Martial Ze Belinga, co-auteur du livre, "Sortir l'Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ?".

"L’effectivité de la zone de libre-échange prendre du temps" (Yves Ekoué Amaïzo, économiste)

 La signature de 22 pays était requise pour la création effective de la zone de libre-échange, un des projets-phare de l’Union africaine.

Le traité a pour ambition d’intégrer les 54 pays africains dans une zone de libre-échanges commerciaux. Il vise aussi à regrouper à terme les différentes zones régionales commerciales, à savoir la SADC, la communauté de développement de l'Afrique australe, la CEDEAO, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest.

A peine 16% du commerce des pays africains s'effectue avec d'autres pays du continent. Ajoutons que la création de cette Zone de libre-échange continentale (Zlec), concerne tous pays membres de l'Union africaine avec un PIB cumulé de 2.500 milliards de dollars.

"Le Nigéria a refusé de signer les accords de partenariat économique avec l’UE"(Demba Moussa Dembelé, altermondialiste et économiste Sénégalais)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Politique ultra-protectionniste

Depuis la récession économique qui secoue son pays suite à la chute du prix du baril du pétrole sur le marché international, le président Muhammadu Buhari a adopté une politique économique considérée comme ultra-protectionniste. Pour stimuler la production, le numéro un nigérian a fait interdire de nombreux produits à l'importation.

Ajoutons que la création de cette Zone de libre-échange continentale (ZLECA), concerne tous pays membres de l'Union africaine avec un PIB cumulé de 2.500 milliards de dollars.

Communiqué du roi du Maroc en réaction à la signature de l'accord de libre-échange: