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Libres

Anne Le Touzé30 août 2007

La plupart des journaux allemands reviennent aujourd’hui sur la libération des otages sud-coréens en Afghanistan. Au moment de la mise sous presse, douze des 19 otages ont été libérés.

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Les otages libérés ont été remis au Comité international de la Croix-Rouge.
Les otages libérés ont été remis au Comité international de la Croix-Rouge.Image : AP

Pour la Süddeutsche Zeitung, les taliban se sont trompés de cible et c’est cela qui a mis fin à la prise d’otages. Ils ont dû reconnaître que le gouvernement sud-coréen n’était pas en mesure d’obtenir la libération de leurs militants auprès de Kaboul. La seule chose qu’ils ont récoltée, estime le journal, c’est l’attention de la communauté internationale.

Die Welt commente avec un dégoût non dissimulé la stratégie des taliban, qui se sont donné le beau rôle dans cette affaire : hier en Afghanistan, le négociateur des islamistes a « espéré » que tout serait fini aujourd’hui, « avec l’aide de Dieu ». Les taliban, dénonce Die Welt, se considèrent comme les maîtres de la vie et de la mort. Pendant 41 jours, ils ont retenu leurs otages en les menaçant de mort, des menaces d’ailleurs mises à exécution sur deux d’entre eux pour faire monter la pression. Ce sont des meurtriers sanguinaires, des criminels sans merci qui savent manipuler les médias occidentaux pour que l’envie d’aider l’Afghanistan soit remise en question. Le journal conclut : c’est une misère de devoir traiter avec eux pour sauver des innocents.

« Berlin prend ses distances par rapport aux méthodes de Séoul en Afghanistan », titre quant à elle la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Rappelons que l’Allemagne tente toujours de faire libérer un ingénieur également retenu dans le pays. « Le gouvernement ne cèdera pas au chantage », voilà donc la position officielle de Berlin après la libération des otages sud-coréens. Le journal revient par ailleurs sur les succès d’Angela Merkel à l’étranger, notamment en Chine où la chancelière a dénoncé les pratiques peu respectueuses des droits humains. La FAZ constate avec un certain amusement que même l’opposition verte s’incline devant son audace. Et se réjouit par la même occasion de l’ombre qu’elle porte à ses partenaires de coalition sociaux-démocrates.

En Une de la tageszeitung, un tout autre sujet : des murs de plusieurs mètres de haut, une surveillance des côtes accrue, des contrôles d’identité renforcés aux frontières… L’Europe, écrit le quotidien, exclut avec succès les candidats à l’immigration clandestine. La forteresse Europe est en place et les dizaines de milliers de recalés sont parqués dans des camps sous haute sécurité avant d’être renvoyés vers leurs pays. Résultat, dénonce la taz, l’immigration de masse vers l’Union européenne s’est transformée en une immigration de masse dans les pays frontaliers comme le Maroc. Le journal se demande quand prendra fin la plus grande violation des droits de l’homme perpétrée par l’Union européenne.