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Libye: échec de la médiation de l'Union africaine

12 avril 2011

Un peu plus de trois semaines après le début de l'opération internationale en Libye, une solution diplomatique au conflit entre le régime de Mouammar Kadhafi et les insurgés n’est toujours pas en vue

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Drapeaux des pays de l'Union Africaine à Addis AbebaImage : picture-alliance/landov

La situation dans le pays reste préoccupante, avant tout pour la population civile. L’Union africaine, dont plusieurs chefs d'Etat se sont rendus hier à Tripoli et Benghazi, n’a pas fait avancer les choses,

Alors que les critiques internationales pleuvent à l’égard de Muammar Kadhafi, les dirigeants africains, eux, se montrent plutôt réservés. Pourtant les choses pressent. Si le conflit se prolongeait, la Libye pourrait même devenir "une nouvelle Somalie", assure l'ex- chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa, réfugié en Grande-Bretagne.

Après la visite des présidents africains hier à Tripoli et Benghazi, les rebelles du Conseil National de Transition ont réaffirmé ce mardi qu’il n'a pas été possible de dégager un accord. Si Mouammar Kadhafi a accepté lui le cessez-le –feu proposé par l'UA, les insurgés libyens l'ont rejeté catégoriquement, expliquant que la médiation des chefs d’Etat africains ne prévoit pas un départ immédiat du dictateur, condition sine qua non à tout accord.

Libyen Gaddafi Treffen Afrikanische Union
Muammar Kadhafi à Tripoli, dimanche10 Avril 2011 avant sa rencontre avec les émissaires de l'UAImage : dapd

Kadhafi et l’Afrique – une relation particulière depuis 40 ans. L’Union Africaine même, est une idée de Kadhafi devenue réalité en 2002. Kadhafi qui déclarait solennellement lors du sommet 2009 de l’UA :„Je suis le Guide des guides d’Arabie, le Roi des rois d’Afrique, l’Imam de tous les musulmans !"

Que les chefs d’Etat africains se montrent plutôt réservés et se gardent de prendre des positions trop marquées vis-à-vis des révoltes en Tunisie, en Egypte ou en Libye, n’est en fait pas étonnant souligne Philippe Hugon, expert de l’Afrique à l’IRIS :

"… Cela s’explique vraisemblablement parce que d’une part ils craignent peut-être pour leur propre pouvoir dans la mesure où beaucoup de régimes n’ont pas une totale légitimité et donc la demande de démocratie ou la demande de lutte contre la corruption ou l’opposition à des présidents à vie est effectivement contagieuse, mais cela tient aussi au fait que Kadhafi est le financeur de nombreux projets africains « 

Libyen Gaddafi Treffen Afrikanische Union NO FLASH
De gauche à droite: les Présidents sud-africain Jacob Zuma, congolais Denis Sassou-Nguesso, libyen, Muammar Kadhafi, maurétanien Mohamed Ould Abdel Aziz et le Commissaire de l'UA, John Bing à TripoliImage : AP

C’est un fait que Muammar Kadhafi a jusqu’ici financé de nombreux projets sur le continent: banques , hôtels, routes , infrastructures ou mosquées. Mais pour trouver une issue au conflit en Libye, les rebelles, comme la communauté internationale exigent le départ de Kadhafi, l’Union africaine, elle, n’en est pas encore là.

Auteur: Philippe Pognan
Edition: Fréjus Quenum