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Libye : l'Allemagne s'abstient

18 mars 2011

Avec la Chine et la Russie, l'Allemagne s'est abstenue lors du vote de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant le recours à la force aérienne contre le régime de Mouammar Kadhafi.

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Image : dapd

Guido Westerwelle avait mis en garde ces derniers jours contre une croisade de l'Occident contre la Libye, et surtout contre un engrenage militaire aux conséquences incalculables. Ses explications suite à l'abstention :

« L'Allemagne ne compte pas participer à une intervention militaire, à une guerre, en Libye. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes abstenus. Nous comprenons ceux qui, pour des motifs honorables, se sont prononcés en faveur de l'intervention. Mais après évaluation des risques, nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne voulions pas mêler des soldats allemands à une guerre en Libye. Il est nécessaire de prendre en considération les conséquences de tels actes pour l'ensemble de la région. »

Non à la participation à une guerre civile en Afrique du Nord

Guido Westerwelle rappelle qu'une zone d'exclusion aérienne est une opération militaire qui suppose la neutralisation au préalable des défenses aériennes. Et si elle se révèle inefficace, la question d'un envoi de troupes au sol se pose, n'a cessé d'expliquer cette semaine le chef de la diplomatie - même si le Conseil de sécurité de l'ONU ne le souhaite pas. La position de l'Allemagne est claire : elle ne veut pas être partie prenante à une guerre civile en Afrique du Nord.

Tunesien Libyen Flüchtlinge Zeltlager an der Grenze
Des réfugiés libyens cherchent protection à la frontière avec la TunisieImage : dapd

En revanche, Guido Westerwelle a salué le renforcement des sanctions internationales contre le régime de Kadhafi. Il faut le priver des moyens de se maintenir au pouvoir, a-t-il souligné. L'Allemagne a par ailleurs déjà noué des liens en Libye avec le Conseil national de transition, conseil formé par des opposants libyens à Benghazi. « Nous les considérons comme des partenaires politiques importants » a répété le chef de la diplomatie allemande.

Débat au Bundestag ce vendredi

Sigmar Gabriel, le chef du parti social-démocrate dans l'opposition, a déclaré qu'il pouvait comprendre la position du gouvernement. Mais il y a des divisions au sein du SPD sur le sujet. Les Verts sont sceptiques quant au bien fondé d'une intervention militaire. Die Linke, le parti de la Gauche radicale s'y oppose

Berlin pourrait par ailleurs contribuer indirectement à l’opération en Libye en envoyant des soldats allemands aux missions des avions-radars Awacs en Afghanistan. Une démarche qui libérerait des équipages américains qui pourraient être à leur tour affectés à des missions en Libye.

Auteur : Carine Debrabandère
Edition : Sandrine Blanchard