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L'IG-Metall et la grève

Christophe LASCOMBES7 avril 2006

Dans le conflit social qui oppose patrons et syndicats du secteur de la métallurgie et de l’électricité, le grand syndicat IG Metall a rejeté hier la première proposition du syndicat patronal de Rhénanie du Nord-Westphalie et accentue la pression en menaçant de multiplier les grèves d’avertissement. Pour les commentateurs de la presse allemande, cette péripétie du dialogue social renvoie au bien-fondé du compromis trouvé pour les employés du secteur public dans leur lutte contre le retour à la semaine de 40 heures.

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Si Jürgen Peters, le patron du syndicat des métallos appelle à la grève, le climat social en Allemagne risquera de s'en trouver empoisonné.
Si Jürgen Peters, le patron du syndicat des métallos appelle à la grève, le climat social en Allemagne risquera de s'en trouver empoisonné.Image : dpa

Pour le Kölner StadtAnzeiger, les protestations indignées du syndicat des métallos fait partie du rituel habituel des négociations tarifaires. Tout le monde sait qu’au grand bazar de la lutte sociale, les premières offres ne sont jamais les dernières.

Pour la Tageszeitung, la lutte syndicale a encore de beaux jours devant elle. Verdi a en effet démontré qu’il était encore possible de faire grève. Désormais, tout dépend de chaque membre de chaque section et plus seulement des prestations de service de l’appareil syndical. Une expérience que fait actuellement IG Metall, qui se trouve à la veille de sa grande grève.

39 heures au lieu des 40 heures réclamées par les employeurs publics ? lance Die Welt. Le résultat n’est pas révolutionnaire. Après neuf semaines de grève, il est seulement à l’aune de la fatigue des partenaires sociaux.

Bien sûr, avertit la Handelsblatt, les métallos disposent d’un pouvoir bien supérieur à celui des syndicats du secteur public. Si la grève s’installe, ce ne sont pas des citoyens désabusés qui seront les victimes, ce seront des milliards d’euros de pertes pour les entreprises touchées. Mais comment les grévistes vont-ils expliquer aux plus de 5 millions de chômeurs qu’ils veulent plus de salaire pour moins de temps de travail ?

Pour Verdi, c’est une victoire à la Pyrrhus, critique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Voulant sauver ce qui pouvait encore l’être, la centrale syndicale n’a fait qu’accélérer l’érosion des conventions tarifaires. Et l’IG Metall devrait en prendre de la graine : partout, les forces concentrationnaires sont à l’œuvre, entre les corporations, les secteurs industriels et les catégories professionnelles. Le seul moyen de s’y opposer, s’il en est encore temps, est d’assouplir radicalement les conventions tarifaires.

La Süddeustche Zeitung remarque que Verdi a cruellement touché du doigt les limites de son pouvoir. Jamais un tel conflit social n’a laissé la population aussi indifférente. Espérons que ce choc sera suffisant pour le monde syndical pour l’amener à se comporter de manière plus rationnelle, conclut le quotidien.