L'indice DAX fête ses vingt ans
3 juillet 2008
Quand la conjoncture bat de l'aile, il est en baisse. Mais quand l'économie est au beau fixe : il est à la hausse : L'indice DAX, l'indice vedette de la bourse de Francfort. Il a eu vingt ans cette semaine :
« Aux Etats-Unis, le DAX est plus connu que la plupart des grandes villes allemandes. Si on veut acheter allemand, on achète le DAX. Si on veut représenter l'Allemagne, on achète le DAX. »
C'est Robert Halver qui le dit, expert à la Baader Bank. Reto Francioni, qui préside aux destins de la bourse allemande, en rajoute.
«Pour une entreprise, faire partie de l'indice DAX, c'est comme entrer au club le plus chic d'Allemagne, et dans l'un des plus chics du monde entier »
Pour suivre les courbes de la conjoncture, comme nous invite à le faire dans cette chanson le Hazy Osterwald Sextett (Extrait "Konjunktur Cha-Cha"), pas de meilleur moyen que l'indice DAX. Il rassemble les trente plus grandes valeurs cotées en bourse en Allemagne, l'équivalent du CAC 40 en France ou du Dow Jones aux Etats-Unis. Créé le premier juillet 1988, le DAX n'a cessé de gagner en importance. Ce qui réjouit Robert Halver :
« Attention, on parle d'émotions. Et on a besoin de s'accrocher à quelque chose. L'indice DAX, c'est le moyen de voir où en est l'économie allemande, comment vont les actions. Et donc évidemment, c'est très important. »
Il faut dire que le DAX représente 80% des transactions sur les actions sur la place de Francfort, la plus grande place boursière européenne et la troisième au monde après New York et Tokio. Autrefois, les ancêtres de l'indice DAX, comme le Faz ou le Commerbankindex donnaient les cours de la bourse une fois par jour. Aujourd'hui, les opérateurs donnent les valeurs toutes les secondes. Comme Fidel Helmer de la Banque Hauck et Aufhäuser
« C'est pour cela que le métier est de plus en plus stressant. Tout va de plus en plus vite, et notre champ d'actions est de plus en plus vaste ».
Le constructeur BMW, l'opérateur de téléphonie Deutsche Telekom ou la compagnie aérienne Lufthansa: les grands groupes allemands sont tous ou presque réunis sous le DAX. Des entreprises qui gâtent de plus en plus leurs actionnaires, avec l'an passé 2007 un nouveau record en matière de dividendes, c'est-à-dire les quote-parts des bénéfices de telle ou telle entreprise. Plus de 28 milliards d'euros de dividendes ont été reversés en 2007, soit un bond de 23% sur un an.
« On doit donc faire attention au moindre changement, minute par minute. Pour les petits porteurs comme pour les gros actionnaires, tout peut changer d'un instant à l'autre. Et en plus, cela reflète la santé de l'économie allemande. »
Mais justement pas de chance en ce moment, l'indice Dax accuse une chute de 17% depuis le début de l'année, ce qui reflète les inquiétudes des investisseurs sur les perspectives de l'économie allemande. Avec notamment des banques qui se sont brûlé les ailes avec des investissements aux Etats-Unis et qui ont durement subi les conséquences de la crise des prêts hypothécaires immobiliers américains.
Cela dit, les grands acteurs de la finance allemande, se disent confiants de la capacité du secteur financier allemand à faire face à cette situation difficile. Contrairement aux Etats-Unis, l'Allemagne a une dynamique conjoncturelle forte. La croissance devrait atteindre 1,7% cette année, après 2,5% en 2007. Et le nombre de demandeurs d'emplois a touché son niveau le plus bas depuis 1992. 3 millions 266 000 sans emplois, soit un taux de 7,8% de la population active.