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L'insécurité grandit dans le nord de l'Afghanistan

21 octobre 2008

Les troupes de l’ ISAF, sont de plus en plus souvent la cible de militants islamistes. Hier encore, deux soldats allemands ont été tués dans un attentat suicide revendiqué par les talibans

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Patrouille allemande en AfghanistanImage : picture-alliance/ dpa

Mais cinq enfants afghans ont aussi perdu la vie lors de cet attentat qui visait une patrouille de soldats de l'Otan à Kunduz, dans le nord de l'Afghanistan. La région où sont déployés les soldats de la Bundeswehr au sein de l’ISAF, la Force internationale d'assistance à la sécurité, était jusqu’il y a peu de temps encore considérée comme relativement sûre. Mais la situation sécuritaire se détériore de semaine en semaine, comme la situation économique. Ici les Taliban ont de moins en moins de problèmes à recruter de nouveaux militants.

Les rues de Kunduz sont très animées, débordantes d’activité. Difficile de s’imaginer qu’ici nombreux sont ceux qui cherchent désespérément du travail. Amruddin, quadragénaire et père de six enfants, vit depuis 20 ans dans cette ville:

"La situation est très mauvaise. Il n’y presque aucun emploi à Kunduz . Seul Allah nous donne à manger! Nous vivons au jour le jour. Avant il y avait du travail ici, mais aujourd’hui , c’est fini."

Il survit grâce à divers petits boulots et arrive à gagner 3 euros par jour, s’il a de la chance. Mais Amruddin se fait encore plus de soucis face à l’insécurité grandissante.

Selon le Gouverneur de la province, Mohammad Omar ,l’une des raisons qui explique que la situation se détériore de plus en plus, c’est le chômage.:

" Des milliers de jeunes gens n’ont pas de travail, c’est pourquoi nombre d’entre eux glissent dans la criminalité."

Kunduz avait été longtemps le dernier bastion que les extrémistes Taliban avaient encore pu tenir dans le nord du pays, avant d’en être aussi chassés. Aujourd’hui ils sont apparemment de retour. C’est en première ligne la population civile afghane qui en fait les frais, ces derniers temps aussi la Bundeswehr. Un jour, les troupes allemandes partiront. C’est du moins ce qu’espèrent la majorité des Allemands selon les derniers sondages. Comme le ministre allemand de la Défense lui-même Franz Josef Jung:

„ L’Afghanistan doit être en mesure d’assurer lui-même sa sécurité. Cela veut dire une armée et une police bien formées. C’est pourquoi nous allons renforcer notre engagement dans le domaine de l’instruction et de la formation des soldats afghans. L’année prochaine nous formerons encore 7.500 soldats dans la perspective de parvenir à l’objectif de l’auto-sécurité en Afghanistan dans un délai raisonnable.“

L’idée que les soldats de la Bundeswehr quittent le pays inquiète de nombreux Afghans, comme Amruddin:

"La présence des troupes allemandes nous aide énormément à la reconstruction du pays. Ils construisent des routes et gênent les activités des insurgés. Nous avons absolument besoin d’eux. S’ils partent, alors ce sera le chaos complet."

Amruddin serait heureux s’il ne devait pas vivre dans l’angoisse constante d’attentats. Sa vie et celle de ses six enfants sont déjà assez incertaines sans cette menace imprévisible.

Chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis, les Talibans ont lancé une insurrection meurtrière. Malgré la présence de quelque 70.000 soldats étrangers, les attaques et attentats ont redoublé d'intensité au cours des deux dernières années.