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L'Iran accepte de donner son uranium

3 février 2010

L'Iran souffle le chaud et le froid dans le dossier nucléaire. Après l'avoir refusé, le président Mahmoud Ahmadinejad s'est dit prêt à transférer à l'étranger la majeure partie de l'uranium iranien faiblement enrichi

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L'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh
L'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar SoltaniehImage : DPA

C'est un peu un jeu du chat et de la souris que l'Iran conduit avec la communauté internationale sans qu'on sache toujours bien qui joue le rôle de la souris et celui du chat. Téhéran avait d'abord refusé, en octobre dernier, la proposition faite par la communauté internationale de transférer son uranium à l'étranger - en Russie puis en France - afin que le processus d'enrichissement soit conduit à son terme.

Le désavantage de cette formule pour l'Iran est qu'il doit accepter un contrôle international et surtout, que l'uranium qu'il reçoit ensuite n'est pas suffisamment enrichi pour servir à fabriquer une arme nucléaire. Ce compromis accepté par Téhéran pourrait donc marquer une certaine concession de l'Iran. Mais la diplomatie iranienne est experte dans l'art des multiples détours et marches-arrière.

Est-ce que la perspective de nouvelles sanctions brandies par les Etats-Unis et les Européens a été décisive dans la décision iranienne d'accepter finalement d'enrichir son uranium à l'étranger ?

Oui, dans le sens où l'Iran adopte depuis le début une tactique du deux pas en avant et un pas en arrière. D'ailleurs, Mahmoud Ahmadinejad a déjà précisé que cet enrichissement de l'uranium iranien pourrait aussi bien être réalisé dans d'autres pays comme la Turquie, le Brésil ou le Japon. Histoire de montrer que les décisions se prennent toujours à Téhéran.

Mais en effet c'est une concession faite par le gouvernement iranien même si le dialogue se poursuit, notamment avec l'Agence internationale de l'énergie atomique sur la mise en œuvre de cet accord.

Enfin, l'Iran a annoncé aujourd'hui avoir lancé avec succès sa troisième fusée spatiale de type Kavoshgar. Est-ce que ce n’est pas encore une fois souffler le froid et le chaud dans ce dossier ?

Sans doute car cette fusée pourrait permettre à l'Iran d'envoyer des satellites sur des orbites hautes de 500 kilomètres, voire au-delà. L'Iran a déjà envoyé un premier satellite en orbite, c'était le 2 février 2009. Et cela avait provoqué l'émoi des Occidentaux qui redoutent que cette capacité ne soit utilisée à des fins militaires.

Sans compter le fait que l'Iran confirme, si c'était nécessaire, sa maîtrise du lancement de fusée à longue portée, qu'il s'agisse de fusée spatiales ou de missiles intercontinentaux.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth cadot