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L'Iran capable de fabriquer la bombe atomique ?

Aude Gensbittel13 avril 2006

Au cœur des commentaires de la presse allemande aujourd’hui, la crise nucléaire iranienne. Le président Mahmoud Ahmadinejad a annoncé que Téhéran était à présent en mesure d’enrichir de l’uranium, technologie que le pays assure vouloir utiliser à des fins civiles, mais qui pourrait aussi lui permettre de fabriquer l’arme atomique. Une annonce qui inquiète vivement la communauté internationale et qui est ressentie comme une provocation, alors que le Conseil de sécurité des Nations-Unies avait donné à l’Iran jusqu'à la fin du mois pour cesser toute activité dans ce domaine.

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Le président iranien annonce l'enrichissement d'uranium par des scientifiques iraniens.
Le président iranien annonce l'enrichissement d'uranium par des scientifiques iraniens.Image : picture-alliance/dpa

Le président iranien Ahmadinejad a déclaré que son pays faisait maintenant partie des puissances nucléaires, écrit die Welt. Il vante la capacité de Téhéran d’enrichir de l’uranium et annonce en même temps : « personne n’a l’intention de fabriquer une bombe atomique. » L’occident ne le croit pas. Et Moscou aussi devient sceptique. Mais l’Iran ignore tous les avertissements, brusque le directeur de l’AIEA et mise sur les dissensions au sein du conseil de sécurité. Pourtant, estime le quotidien, si aucun accord n‘était trouvé, même seuls, l’Europe et les Etats-Unis seraient capables d’avoir recours à des mesures sévères. Une chose doit être claire pour Téhéran : l’occident n’acceptera pas de menace atomique.

C’est avec triomphe que le président de l’Iran a annoncé que des scientifiques iraniens avaient réussi à enrichir de l’uranium, commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Si c’est la vérité et si l’enrichissement est désormais réalisé de façon industrielle, alors c’est un cauchemar qui devient réalité : l’Iran maîtrise une technique qui permet (aussi) de fabriquer des armes atomiques. La république islamique dispose donc de cette « option » et ce n’est qu’une question de temps pour que l’option ne devienne un instrument politique et militaire. Le ministre allemand des affaires étrangères, Frank Walter Steinmeier, a raison quand il dit qu’il s’agit « d’un pas dans la mauvaise direction. »

Malheureusement, même des inspections dans le pays ne peuvent pas déterminer si c’est l’électricité ou les armes que l’Iran recherche au bout du compte, écrit de son côté la Süddeutsche Zeitung. Que l’on en fasse un combustible ou un explosif, l’uranium est enrichi avec les mêmes procédés chimiques et physiques. Toutefois la production d’uranium destiné aux armes demande beaucoup plus d’efforts, rappelle le quotidien, et l’Iran est encore bien loin de pouvoir le produire en grande quantité. Pour le journal, une question primordiale a été négligée : d’où l’Iran tient-il son savoir-faire pour traiter l’uranium ? Il est très improbable que le pays y soit parvenu sans l’aide de puissances nucléaires expérimentées, car très peu d’ingénieurs au monde maîtrisent la technique des centrifugeuses à gaz. Si les puissances nucléaires actuelles veulent réellement empêcher l’Iran de fabriquer la bombe atomique, alors elles devraient avant tout lutter contre la fuite de savoir-faire et de technique.