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L'Islande en route vers l'Union

25 février 2010

La Commission a recommandé l’ouverture de négociations en vue de l’entrée de l’Islande dans l’Union européenne d'ici 2012

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La crise économique a poussé l'Islande a vouloir adhérer à l'UE. Ici : magasins vides à Reykjavic
La crise économique a poussé l'Islande a vouloir adhérer à l'UE. Ici : magasins vides à ReykjavicImage : Per Henriksen

Cette décision permet à l’île de franchir un cap important sur la route de l’adhésion. C’est en tous cas un signe de bonne volonté de la part de la Commission car elle n’a pas attendu l’issue du référendum qui va se tenir le 6 mars prochain en Islande. Les Islandais vont en effet décider si leur pays doit ou non rembourser près de 4 milliards d’euros prêtés par la Grande-Bretagne et les Pays-Bas.

L’Islande a été très durement touchée par la crise et la faillite d’une de ces banques, la banque Icesave, a floué des milliers de petits épargnants britanniques et néerlandais qui y avaient placé leur argent. Leurs gouvernements respectifs avaient donc mis la main à la poche pour éponger leurs pertes mais aujourd’hui ils attendent que l’Islande rembourse à son tour cette ardoise si elle veut avoir une chance d’adhérer à l’Union européenne. La Commission européenne a donc décidé que ce litige était bilatéral et qu’il ne devait pas avoir de conséquences sur l’adhésion, programmée en 2012, de l’Islande à l’Union européenne. Il n’est pas sûr que les contribuables britanniques et néerlandais apprécient beaucoup cette vision des choses.

Armée mexicaine bis repetita

Nous sommes en plein milieu d’un jeu très apprécié des Européens : celui du « Tirage de la couverture à soi. » Pour résumer, le Traité de Lisbonne, entré en vigueur au 1e janvier, prévoit la mise en place d’un service diplomatique européen. L’Europe a déjà une ministre des Affaires étrangères : la Britannique Catherine Ashton. Mais celle-ci ne fait pas l’unanimité : on lui a déjà reproché de ne pas être allé à Haiti après le tremblement de terre. Et voilà que madame Ashton vient de « sécher » une réunion des ministres de la Défense organisée par la présidence espagnole de l’Union sur l’île de Majorque. Les Espagnols sont très vexés et l’ont fait savoir.

Mais au-delà de la susceptibilité de chacun, les diplomates européens soupçonnent Catherine Ashton, fidèle à la tradition britannique, de voir d’un mauvais œil la mise en place d’une politique de défense commune. Enfin, José Manuel Barroso a nommé le représentant de l’Union européenne à Washington sans consulter les états membres qui sont une nouvelle fois très vexés. Bref, l’Europe ressemble toujours autant à une armée mexicaine où les trop nombreux chefs se marchent sur les pieds.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Audrey Parmentier