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L’Occident doit-il intervenir en Syrie ?

28 avril 2011

C’est la question que se posent aujourd’hui plusieurs éditorialistes. Les journaux allemands font des comparaisons avec la situation en Libye.

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L'armée syrienne a été mobilisée pour écraser la révolteImage : Amateur video, Shaam News Network/AP

L'Occident est-il atteint « d'interventionite » ? s'interroge Die Welt. Un jour l'Irak, le lendemain l'Afghanistan et la Libye, le surlendemain peut-être la Syrie et le reste du monde… Les pays occidentaux se sont pourtant bien arrangés pendant des années de la présence de systèmes autocratiques et non démocratiques, avec lesquels ils ont fait des affaires. De plus, la situation reste imprévisible en Libye : malgré la détermination du Conseil de sécurité de l'ONU, Mouammar Kadhafi continue à s'accrocher au pouvoir. Et pourtant, le fait qu'un chef d'Etat fasse tirer sur sa propre population et envoie des tanks pour mater la révolte ne peut laisser personne indifférent. Ni la politique, ni les Nations Unies, ni l'opinion publique mondiale.

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En Libye, les combats se poursuivent entre soldats et insurgésImage : ap/dapd

L'intervention en Libye était une entreprise risquée, dans laquelle l'Otan s'est lancée aussi pour des raisons économiques et politiques, écrit le Handelsblatt. En Syrie, les aspects politiques, religieux et ethniques sont imbriqués de façon tellement complexe que même les experts qui connaissent le pays depuis des années ont du mal à garder une vue d'ensemble de la situation. De plus, la Syrie est un centre névralgique des conflits du Proche-Orient. Le régime est allié aux dirigeants iraniens, c'est par le biais de Damas que le Hezbollah organise ses activités au Liban et ainsi sa lutte contre Israël. Une intervention de l'extérieur aurait des conséquences incalculables sur la structure du pouvoir dans l'ensemble de la région.

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La population syrienne réclame le départ de Bahar al-AssadImage : dapd

C'est tout le contraire pour Die Zeit, qui considère ces mêmes aspects – l'alliance avec l'Iran, l'armement du Hezbollah et le refus de toute conciliation avec Israël – comme de bonnes raisons politiques pour l'Occident de faire chuter le régime. La Syrie de Bachar al-Assad est le fauteur de troubles par excellence, écrit l'hebdomadaire. Le terrorisme compte parmi les spécialités syriennes les plus réputées, il n'y a qu'à se souvenir de l'assassinat du Premier ministre libanais Rafik Hariri. Le seul problème : il s'agirait d'une « véritable » guerre, la quatrième dans le monde musulman.

Damas sait que ni les Etats-Unis, ni l'Otan ne peuvent se permettre une nouvelle intervention armée, estime de son côté la Landeszeitung de Lüneburg. De plus, Bachar al-Assad espère qu'au vu de la situation en Irak, l'Occident ne cherchera pas à chasser un despote par les bombes dans un pays multi-ethnique et multi-religieux.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Marie-Ange Pioerron