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L'Onu se penche sur l'impact de la crise sur le développement

Anne-Julie Martin / Christophe Lqscombes24 juin 2009

Ouverture de la conférence internationale sur la crise économique et son impact sur le développement devant l'Assemblée générale de l'ONU à New-York. Personne ne s'attend à de réelles avancées pour combattre la pauvreté.

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Image : dpa/DW

Il y a dix ans débutait la première initiative de désendettement. 70 milliards de dollars d'annulation de dettes prévus pour les pays les plus pauvres. C'était au sommet de l'économie mondiale à Cologne en 1999. Les débuts d'une "mondialisation de la solidarité" selon les mots de la ministre allemande du Développement, Heidemarie Wieczorek-Zeul.


41 pays ont vu effectivement une grande partie de leurs dettes annulées. Et pourtant, en 2007, l'ensemble des pays en développement et émergents avaient encore 3,3 billions de dollars à rembourser selon la Banque Mondiale. Heidemarie Wieczorek-Zeul met en garde contre une nouvelle spirale de l'endettement et appelle à la création d'un Conseil économique mondial indépendant, "sur le modèle du GIEC pour le climat, il faudrait un groupe qui analyse les risques systémiques, économiques et financiers et qui propose des actions concrètes. Malgré tous les avantages de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, il faut bien dire la vérité : les réelles mises en gardes ne proviennent pas de ces organisations. Il s'agit donc de faire en sorte que les réflexions économiques indépendantes soient entendues".


La crise a également entraîné une forte baisse des transferts d'argent qu'effectuent les travailleurs immigrés afin de soutenir leurs proches restés dans le pays natal. On estime la perte à 300 milliards de dollars, plus du double des aides au développement classiques provenant des Etats. Avec la crise économique, beaucoup de ces migrants ont perdu leur emploi et rentrent chez eux.


Olivier Müller de Caritas International cite un cas particulièrement flagrant : le Tadjikistan réalisait avant la crise la moitié de son PIB grâce aux émigrés partis en Russie ou au Kazakhstan. Mais ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. "Beaucoup de pays africains comme l'Ethiopie en sont victimes dans une large mesure et ne parviennent donc pas, dans cette situation de crise, à engager les mesures nécessaires pour lutter contre la crise", explique Olivier Müller.


Heidemarie Wieczorek-Zeul est plutôt sceptique quant à l'efficacité de la conférence de l'Onu. Elle ne compte pas sur la possibilité de définir les contour d'une nouvelle architecture financière internationale. Quant à l'objectif de l'Onu de réduire de moitié la pauvreté d'ici 2015, ses chances de réalisations sont de plus en plus ténues.