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L'UE lance son partenariat oriental

Anne Le Touzé7 mai 2009

L'Union européenne lance à Prague un "partenariat oriental" avec six ex-républiques soviétiques. La Russie y voit une tentative d'étendre la sphère d'influence européenne à ses dépens.

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Le président tchèque Vaclav Klaus (à droite) reçoit son homologue géorgien Mikhaïl Saakachvili pour le sommet de Prague.Image : AP

La réticence de Moscou est le premier problème auquel se confronte l'Union européenne en offrant à six pays triés sur le volet un partenariat renforcé. Les heureux élus - trois voisins immédiats de l'Union : Ukraine, Moldavie et Biélorussie, et trois Etats du Caucase : Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan, sont tous également voisins ou frontaliers de la Russie. Moscou a donc la désagréable impression d'être pris en étau par un nouveau bloc de pays sous influence occidentale. Mais pour Benita Ferrero-Waldner, commissaire européenne aux Relations extérieures, c'est une erreur d'interprétation :

"Ce sont tous des pays qui font partie de notre voisinage commun. Ils sont aussi bien partenaires et voisins de la Russie que de l'Union européenne. Quant à la Russie, nous avons établi avec elle un partenariat stratégique et nous travaillons en ce moment justement à un vaste accord de partenariat. Je pense donc qu'il ne faut pas voir là-dedans une démarche contre la Russie."

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Les pays concernés par le partenariat oriental sont situés sur le corridor d'acheminement des hydrocarbures à l'UE.Image : picture-alliance/ dpa/dpaweb

Outre leur proximité géographique et le fait qu'ils représentent un intérêt stratégique pour l'Union européenne dans le domaine énergétique, les pays signataires du partenariat oriental ont un autre point commun : la démocratie, quand elle existe, y est fragile. La Moldavie par exemple a été secouée début avril par des troubles politiques, et en Géorgie, l'opposition manifeste encore pour réclamer le départ du président Mikhail Saakachvili. Des six pays, l'Ukraine est le plus avancé dans ses relations avec l'Union européenne puisque Kiev a déjà commencé à négocier avec Bruxelles un accord d'association. Viktor Iouchtchenko, président ukrainien :

"Tout projet qui renforce les relations de la région - et je ne parle pas seulement de l'Ukraine - avec la communauté européenne est un bon projet. Il n'y a pas de raison que l'Ukraine reste passive. Notre objectif stratégique est l'intégration dans l'Union européenne. Nous saluons tout ce qui va dans cette direction."

L'espoir d'une adhésion future à l'Union européenne est le second point sensible de ce partenariat oriental, pour lequel Bruxelles a prévu de débloquer 600 millions d'euros. Mais les 27 ont prévu des gardes-fous : la libéralisation des visas avec les pays concernés n'est qu'un "objectif à long terme". En outre, le partenariat repose sur des "valeurs fondamentales incluant la démocratie, l'Etat de droit, le respect des droits de l'homme." Une condition qui pourrait poser un problème à la Biélorussie, considérée comme la dernière dictature européenne.