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Matthias Platzeck cède sa place à la tête du SPD

A:L:10 avril 2006

Matthias Platzeck quitte son poste de président du SPD pour des raisons de santé. Des troubles de l’audition plus exactement. Un retrait lourd de conséquences autant pour le SPD que pour la grande coalition gouvernementale. Matthias Platzeck, originaire de l’ex RDA, incarnait la nouvelle génération d’homme politique, il avait réussi en peu de mois à imposer son style.

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Matthias Platzeck cède la place à Kurt Beck
Matthias Platzeck cède la place à Kurt BeckImage : AP

Matthias Platzeck est un homme politique populaire, plus jeune que la moyenne et surtout originaire de l’Est. En quelques mois, il est devenu le porteur d’espoir d’un parti qui semblait partir à la dérive, le SPD. Il est aussi devenu le porte-parole des « citoyens de seconde zone », les habitants de l’ex-Allemagne de l’Est. Comme Angela Merkel, il a le vent en poupe. Les deux personnages politiques sont d’ailleurs souvent comparés. Tous deux sont issus d’une nouvelle génération d’hommes politiques, celle de la Wende, tous deux sont des « Ossis » à la tête de l’État.

C’est pendant la Wende, la « révolution pacifique allemande » en 1989 que Matthias Platzeck est entré dans la politique. Il a fait ses premiers pas chez Les Verts puis au SPD, en tant que maire de Potsdam puis chef du gouvernement de Brandebourg. C’est en novembre 2005 que sa carrière connaît un tournant : Matthias Platzeck est élu président du SPD, il remplace presque au pied levé Franz Müntefering, démissionnaire. Son élection est tout sauf anodine : c’est un saut de génération, un changement de style net. Elle donne aussi une teinte plus rouge à un parti socialiste devenu fort pâle. Le nouveau président du SPD ne quitte pas pour autant son poste de Ministre président du Brandebourg. Il y dirigeait déjà un gouvernement de coalition avec l’Union chrétienne démocrate, un exemple pour la grande coalition fédérale. Matthias Platzeck était décidément l’homme de la situation pour réussir le mariage difficile avec la droite.

Il était même pressenti comme l’adversaire possible d’Angela Merkel aux prochaines élections législatives de 2009. Pour Frank Walter Steinmeier, le Ministre allemand des affaires étrangères, son retrait de la présidence du SPD est un coup dur pour le parti. Toutefois, il ne remet pas en cause les grandes lignes de la politique gouvernementale. Ce sont avant tout les Allemands de l’Est qui ont perdu un allié de poids. C’est d’ailleurs un « Wessi », Kurt Beck, le Ministre président de Rhénanie-Palatinat, qui devrait assurer l’intérim.