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Menaces sur un avocat de Laokein Médard

19 juillet 2017

Le barreau des avocats du Tchad dénonce les pressions sur les avocats de l'ancien maire de Moundou. Le ministère de la Sécurité publique dément.

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Zentralgefängnis von Abidjan Elfenbeinküste
Image : DW/S. Martineau

Au Tchad, le barreau des avocats dénonce des menaces a l'encontre de l'un des avocats de l'ancien maire de Moundou, Laokein Kourayo Médard. Maître Athanase Mbaigangnon, bâtonnier de l'ordre national des avocats, affirme que si de telles menaces persistent, le barreau pourrait lancer une action judiciaire.

De son côté, le ministère de la sécurité publique rejette ces allégations.

La défense n'avait pas accès au dossier
 

Or les difficultés rencontrées par l'avocat de Laokein Médard sont bien réelles. Si l'avocat de Laokein Kourayo Medard a pu aujourd'hui avoir accès au dossier de son client, cela n'a pas été facile hier, puisque le juge d'instruction le lui avait refusé, indique Me Boniface Mwandilmadji.

Il avait fallu que des voix s'élèvent pour dénoncer cette violation du droit à la défense pour que le juge d'instruction l'autorise a photocopier certaines pieces du dossier.

Alors que l'interrogatoire au fond est prévu demain, Me Boniface Mwandilmadji croit qu'il s'agit d'une manœuvre afin qu'il n'ait pas suffisamment de temps pour travailler le dossier et s'informer des charges retenues contre son client.

Mais au-delà de toutes ces tracasseries - ce qui est encore plus grave - c'est que Me Boniface Mwandilmadji a subi des menaces très directes, des menaces qu'il dénonce: 

"C'est bizarre, chez nous, au Tchad! Un responsable politique qui vient au Palais de justice, me menacer, il devrait être inquiété. Mais ce n'est pas le cas. Il devrait être arrêté sur le champ par les autorités judiciaires. Je fais vraiment l'objet de menaces."
 

La situation n'est pas rose

En effet des menaces qui ne visent pas uniquement Me Boniface Mwandilmadji mais tous les avocats et défenseurs des droits humains, indique quant à lui Maître Athanase Mbaigangnon, bâtonnier de l'ordre national des avocats :

"C'est le lot quotidien de tous ceux qui interviennent dans ce domaine chez nous au Tchad. Moi-même, le 20 février, j'ai été pris en chasse vers 20 heures par des individus enturbanés non loin de mon domicile. Pour vous dire que la situation n'est pas rose."

De son côté, le ministre de la Sécurité publique Mahmat Ahmat Bachir balaie du revers de la main toutes ces accusations. "Il s'agit de gens qui veulent déplacer le problème et cette affaire suit son cours normal au parquet", nous a-t-il dit  par téléphone du Cameroun où il est en mission. 

Le ministre de la Sécurité publique a promis de s'exprimer largement sur la question dès son retour au Tchad.