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Mieux vaut du bio que Monsanto

Sandrine Blanchard15 avril 2009

L'Allemagne va interdire la culture du maïs génétiquement modifié. La ministre en charge de l'agriculture l'a annoncé hier. Une décision qui vise directement les plants MON 810 de l'entreprise Monsanto.

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Bientôt plus de MON 810 en plein champImage : AP

Cette sorte de maïs OGM était, jusqu'à hier, la seule autorisée en Europe à des fins commerciales, comme le relève la Süddeutsche Zeitung. Le journal revient sur l'étude luxembourgeoise sur laquelle s'est appuyé le ministère, au nom de la protection de l'environnement. Cette étude montre que notamment les papillons, les organismes aquatiques et certaines coccinelles seraient menacés par les produits chimiques contenus dans ce maïs manipulé. Pour le quotidien munichois, cette interdiction marque la fin d'une « expérience en plein champ». Une décision salutaire, au nom du principe de précaution, pour le journal qui rappelle que si la dangerosité du maïs Monsanto n'est pas prouvée, rien n'indique non plus avec certitude qu'il est inoffensif.

Deutschland Landwirtschaft Genmais Mais MON 810
Le maïs OGM avait été de nouveau autorisé en 2007 en AllemagneImage : AP


A lire dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung: un article qui retrace les répercussions, sur la chaîne alimentaire, du poison produit par le maïs OGM. La FAZ rappelle que les dommages environnementaux causés par le maïs Monsanto n'ont pas toujours été au cœur des préoccupations. De nombreux détracteurs de ce produit estiment en effet qu'il pourrait être néfaste aussi à l'homme, puisque le maïs MON 810 était voué à nourrir les animaux destinés à la boucherie.


DIE WELT titre sur « La peur du maïs monstrueux », quoique dans son edito, le journal estime que la peur qui a présidé à cette interdiction est moins celle du maïs en question que la crainte de la CSU – le parti conservateur bavarois auquel appartient la ministre de l'agriculture– de perdre des voix aux élections européennes de juin. Un refus déplorable du progrès technique et une capitulation d'une CSU trop frileuse, selon DIE WELT.


Evidemment, la tageszeitung, proche du parti écologiste, n'a pas la même analyse. Le journal de gauche reconnaît les motifs électoraux de la CSU, mais salue l'interdiction du maïs OGM. La taz regrette cependant que la ministre ait tenté de se dédouaner en affirmant plusieurs fois qu'il ne s'agissait pas d'une « décision politique », affirmation absurde d'après la taz. Le quotidien rappelle enfin que la décision prise à Berlin, peut encore être annulée par Bruxelles et la santé publique ainsi se retrouver dans les choux.