1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Moins de 10% de chômeurs en Allemagne

Christophe LASCOMBES3 novembre 2006

Pour la première fois depuis 4 ans, les chiffres du chômage en Allemagne sont redescendus en dessous de la barre des 10 %. Et les recettes fiscales sont plus importantes que prévu. Pour les commentateurs de la presse allemande pourtant, l’enthousiasme n’est que modéré.

https://p.dw.com/p/C2ii
Malgré la baisse du chômage, plus de quatre millions de personnes continuent à rechercher un emploi durable.
Malgré la baisse du chômage, plus de quatre millions de personnes continuent à rechercher un emploi durable.Image : AP

Pour die Welt, à peine la tendance sur le marché de l’emploi s’est elle renversée que les membres de la grande coalition commencent à s’en disputer les mérites. Pourtant, ce résultat est moins dû à la politique qu’aux efforts des entreprises. Le seul compliment que l’on puisse faire au couple SPD-CDU c’est de ne pas avoir continué à freiner la conjoncture cette année.

Même bilan dans la Handelsblatt. Aucune ou presque des décisions politiques de ces onze derniers mois n’est à l’origine de cette évolution positive du marché de l’emploi. Et pourtant, la grande coalition s’en attribue tout le mérite. C’est bien là cette erreur d’analyse qui engendre à répétition les erreurs économiques.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung est encore plus critique. Ce que le Secrétaire général de la CDU qualifie de « message grandiose pour notre pays » est une insulte pour les 4 millions de demandeurs d’emplois officiels et les deux millions supplémentaires de sans emplois rayés des statistiques du chômage par le biais de divers artifices. En outre, cette grande coalition va étrangler volontairement cette conjoncture favorable. Avec ses augmentations d’impôts exagérées et sa politique sociale pusillanime, le couple CDU et SPD menace gravement les résultats obtenus, sans la moindre contribution de sa part, sur le marché de l’emploi.

La Tageszeitung de Berlin fait l’éloge de l’inaction du gouvernement Merkel. Au vu des dossiers brûlants qui l’attendait, Berlin n’a pris aucune décision majeure immédiate, laissant le temps au temps, comme le dit la chanson. Résultat surprenant : les déficits record attendus ne sont pas apparus et les rentrées fiscales atteignent des niveaux insoupçonnés. Le gouvernement peut même envisager de réduire sa dette. Apparemment, l’économie et les salariés se trouvent très bien que le gouvernement les ait laissés en paix.

Mais la question fondamentale reste posée, souligne la Süddeutsche Zeitung. Ce changement est-il durable ? Il faut ici se garder de tout enthousiasme irrationnel. Si les pronostics assurent que la tendance va se poursuivre, elle ne sera certainement pas aussi marquée l’an prochain, ne serait-ce qu’en raison de l’augmentation de la TVA. Des emplois ne pourront être créés que si l’économie prospère. Et l’économie ne pourra prospérer que si elle dispose de la souplesse nécessaire lui permettant de s’adapter à la concurrence mondiale. Les chiffres du chômage ne sont pas si bons qu’ils autorisent la répétition des erreurs du passé, avertit le quotidien.