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Mort d'un ténor et lutte contre le terrorisme

Sandrine Blanchard7 septembre 2007

Deux sujets dominent les gros titres : le décès du ténor Luciano Pavarotti et les moyens légaux mis à disposition des enquêteurs allemands en matière de lutte contre le terrorisme.

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La FAZ se demande quelles sont les limites de la sphère privée sur Internet.
La FAZ se demande quelles sont les limites de la sphère privée sur Internet.Image : AP

Luciano Pavarotti figure en première page de différents quotidiens. Citons par exemple Die Welt qui écrit que le "Roi des ténors est mort" ou encore l’hommage que la Süddeutsche Zeitung rend au chanteur d’opéra dont elle salue la « grâce », la « puissance » et le « charme détendu ».

Mais c’est bien sûr la volonté affichée de Wolfgang Schäuble, le ministre de l’Intérieur, de donner un coup de vis supplémentaire en matière de sécurité qui préoccupe le plus les éditorialistes.

« C’est parti pour un cran de sécurité de plus », titre ainsi la Frankfurter Rundschau qui qualifie de « placebo » les projets gouvernementaux de durcissement de la loi.

La tageszeitung s’inquiète elle aussi du « Djihad allemand » et revient sur les motivations qui poussent de jeunes individus vers l’islam radical et le terrorisme. Par ailleurs, la taz trouve « inutile » la proposition de Wolfgang Schäuble de sanctionner les séjours de ressortissants allemands dans des camps d’entraînement terroriste à l’étranger. Certes, il ne s’agirait pas là du premier délit « potentiellement dangereux » inscrit dans la législation allemande qui condamne déjà la possession d’une arme à feu ou la conduite en état d’ivresse, écrit la taz, mais la reconnaissance de ce nouveau délit n’aurait pas de caractère rétroactif et, de plus, il resterait bien difficile à établir avec certitude.

La Süddeutsche Zeitung estime pour sa part que les méthodes d’investigation sont déjà presque « illimitées » en Allemagne : elles permettent en effet de contrôler la quasi totalité des télécommunications, de poser des micros dans certains appartements, mais aussi de saisir des ordinateurs et des disques durs pour les besoins d’une enquête. Et pour ce faire, il suffit d’un simple soupçon. La SZ ne voit donc pas l’utilité d’élargir les pouvoirs des services de sécurité à la surveillance par internet interposé, des méthodes qui permettraient ultérieurement, selon le quotidien munichois, de rogner davantage sur les limites fixées par l’Etat de droit.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung écrit elle aussi que jamais, au nom même de ses propres principes, l’Etat de droit ne pourra disposer de tous les moyens de contrôle existants. Le quotidien de Francfort juge cependant que toute technique nouvelle appelle l’instauration de nouvelles règles. Or l’essor d’Internet a bouleversé les méthodes de communication des terroristes. Il reviendra aux juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe de fixer les limites de la sphère privée sur Internet. Et de se demander, d’ailleurs, avant tout, si une telle sphère privée existe bel et bien sur la grande Toile.