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Mouvements de protestation en Mongolie, deux jours après les élections

Anne-Julie Martin2 juillet 2008

Les violences font suite à la victoire revendiquée par les anciens communistes aux législatives. Les manifestants rassemblés à Oulan-Bator, la capitale, dénoncent des fraudes et des élections non démocratiques.

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Mouvements de protestations dans la capitale Oulan-BatorImage : AP

Les électeurs de ce grand pays, enclavé entre la Chine et la Russie, se sont rendus nombreux aux urnes avant hier pour désigner les candidats du Grand Houral, le Parlement de Mongolie. Dans certains endroits, le taux de participation a dépassé les 80%.


Hier le PPRM, le Parti Populaire Révolutionnaire Mongol, affirmait avoir remporté la majorité avec au moins 44 des 76 sièges, et selon eux, les Démocrates n'en auraient recueilli que 21. Un résultat confirmé par la Fondation Sant Maral, groupe indépendant qui réalise des enquêtes et des sondages. Mais d'après un responsable de la commission électorale, "les partis politiques annoncent des chiffres non confirmés et se réjouissent trop tôt". Contrairement à ce qui était prévu, il n'y a toujours pas eu d'annonce officielle.


Le PPRM était le parti unique du temps où la Mongolie communiste était un satellite de l'URSS. A l'issu des précédentes législatives de 2004, il s'était retrouvé quasiement à égalité avec ses grands rivaux, les Démocrates. Depuis les deux formations cohabitent cahin-caha au sein d'une coalition qui a largement paralysé le pays. En quatre ans, trois Premiers ministres se sont succédés.


Cette année, au moins treize partis, en plus des deux principaux, ont présenté des candidtas et la nouvelle loi élctorale est là pour permettre une plus grande représentation à la proportionnelle. Mais suite aux déclarations du PPRM assuré de sa victoire, Tsakhia Elbegdordj, président du parti démocrate, parle de manipulations, de voix achetées et d'électeurs corrompus. Le chef de parti n'a toutefois pas de preuves concrètes pour appuyer ses accusations. Il se base pour l'instant sur le fossé qui apparait entre les estimations faites avant le scrutin et les résultats donnés.


Quoiqu'il en soit, les milliers de protestataires n'ont pas attendu les preuves. Ils se sont massés devant le siège du PPRM, ont jetté des pierres et incendié le bâtiment. Les autorités ont annoncé l'hospitalisation d'une soixantaine de personnes. Une réunion d'urgence du gouvernement, en présence des dirigeants des deux partis a été retransmise en direct à la télévision vers 14H30, temps universel.