Neutralité du net et radicalisation en prison | PROGRAMME | DW | 14.06.2018
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PROGRAMME

Neutralité du net et radicalisation en prison

La neutralité du net, c'est fini aux États-Unis. C'est pourtant un enjeu majeur pour l'égalité d'accès au monde numérique, un sujet qui était au cœur du Forum mondial des Médias de la DW. // La radicalisation dans les prisons, un phénomène qui inquiète la Belgique où un individu a assassiné trois personnes au mois de mai au nom du groupe État islamique.

La nouvelle est passée inaperçue sur fond de sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong Un et la Corée du Nord, mais ce lundi 11 juin, les États-Unis ont officiellement enterré la neutralité du net. Ce principe fondateur d'internet garantit une égalité de traitement pour tous les contenus sur la Toile. 

"La neutralité du net, c'est l'idée que chaque contenu peut être délivré à un consommateur de manière égale, que les fournisseurs d'accès – des sociétés comme Comcast, AT&T ou Verizon – ne puissent pas décider quels contenus sont délivrés à leurs clients plus rapidement ou avec une meilleure qualité", explique Tejas Narechania, ancien conseiller de la Commission fédérale des Communications (FCC).

La Commission fédérale des Communications a enterré la neutralité du net au nom de la concurrence

La Commission fédérale des Communications a enterré la neutralité du net au nom de la concurrence

La FCC avait sonné le glas de la neutralité du net il y a six mois, après des années de protection sous l'administration Obama. Ce 14 décembre 2017, les cinq commissaires ont voté (à trois voix républicaines contre deux démocrates) pour la levée des règles qui empêchent, par exemple, un fournisseur d'accès de faire payer plus cher à ses abonnés le fait de regarder des vidéos sur internet - une activité qui utilise un volume de données plus important que la simple consultation d'un site. 

Alors que le président de la Commission, Ajit Pai, assurait "restaurer la liberté d'internet", ses détracteurs estiment que cette mesure signifie "la fin d'internet tel que nous le connaissions"

La décision américaine risque-t-elle de faire tâche d'huile ?

Les pays de l'Union européenne sont pour l'instant à l'abri. Ils ont adopté en 2016 une loi qui défend le principe de neutralité.

La levée de la neutralité du net crée de facto un internet à plusieurs vitesses

La levée de la neutralité du net crée de facto un internet à plusieurs vitesses

Les fournisseurs d'accès à internet européens n'ont donc, en principe, pas le droit de limiter l'accès des internautes à des contenus - en termes de coût ou de vitesse de connexion, quel que soit le volume des données et le type d'appareil utilisé. 

Tout comme aux États-Unis, les opérateurs font toutefois pression pour obtenir des dérogations. Ils utilisent notamment l'arrivée des objets connectés pour réclamer un assouplissement des règles.

L'accès à l'information en danger

La mesure américaine, en tout cas, a une forte portée symbolique : elle remet en cause le principe d'un internet ouvert et accessible à tous de manière égale. Et par conséquent aussi l'accès de toutes et tous à l'information qui est pourtant une condition essentielle à la démocratie, comme l'a souligné Mariya Gabriel. La Commissaire européenne à l'Économie numérique était invitée cette semaine au Forum mondial des Médias organisé par la Deutsche Welle ici même à Bonn, en Allemagne.

"Le développement du numérique que nous appelons de nos voeux doit se faire au service de tous les citoyens, personne ne doit être exclu. La qualité de l'information accessible est un élément déterminant, condition sine qua non, pour la réalisation par chacun d'entre nous de choix éclairés, qu'il s'agisse de choix individuels, ou de choix présidant à notre avenir commun."

Des menaces aussi sur la neutralité des plateformes 

À la tribune du Forum mondial des Médias, consacré cette année au thème des inégalités dans un monde global, la Commissaire européenne a insisté sur la nécessité de fournir aux citoyens un accès à une information "de qualité".

Mariya Gabriel, Commissaire européenne à l'économie numérique, invitée du Forum mondial des Médias de la DW

Mariya Gabriel, Commissaire européenne à l'économie numérique, invitée du Forum mondial des Médias de la DW

Un défi à une époque où la neutralité des plateformes qui proposent des contenus est remise en question par la généralisation des algorithmes.

"Le développement d'internet et des médias sociaux sont porteurs de promesses pour une société plus démocratique et plus inclusive. Pourtant, dans les faits, les plateformes en ligne sont souvent un outil de propagation à grande échelle de la désinformation. Ce point me préoccupe d'autant plus que ce processus peut se dérouler via l'utilisation d'algorithmes, sans intervention humaine."

L'Union européenne veut inciter les plateformes de réseaux sociaux mais aussi Google à modifier leurs algorithmes pour rendre plus visibles les contenus émanant de médias traditionnels.

Avec un double effet : combattre la propagande qui emploie tous les moyens pour atteindre un maximum d'internautes et restaurer un semblant de neutralité dans l'accès à l'information. Un "code de bonne conduite" sera présenté d'ici septembre.

Parallèlement, Bruxelles veut renforcer les compétences des jeunes en matière d'initiation aux médias pour leur permettre d'exercer un regard critique sur les informations qu'ils reçoivent.

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Les chemins de la radicalisation

L'attaque djihadiste de Liège a choqué la Belgique

L'attaque djihadiste de Liège a choqué la Belgique

Le 29 mai dernier à Liège, aux alentours de 10h30, un individu a tué de sang froid deux policières et un jeune homme avant d’être lui même abattu par des policiers. L'attaque a été revendiquée le lendemain par le groupe État islamique.

L'identité de l'assaillant a elle aussi été révélée : Benjamin Herman, connu des services de police, réputé ultra violent et en congé carcéral au moment des faits. Jusqu'ici toutefois, il n'avait pas donné de signe de fanatisme religieux...

C'est en prison que le délinquant belge de 31 ans se serait radicalisé. Son acte a relancé le débat sur la radicalisation des jeunes, notamment en milieu carcéral. Un reportage de Wendy bashi...